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Sur l'auroroute, c'est l'autobus qui va le plus vite

Et si les autobus disposaient d'une voie réservée sur les autoroutes ? C'est une idée très sérieusement à l'étude, notamment en Ile-de-France.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Franceinfo (Franceinfo)

En
matière de circulation, la banlieue Est de Paris est une sorte d'abomination
pure et parfaite. On y trouve à la fois le plus gros bouchon d'Europe (sur l'A
4) ET la ligne de transports en
commun la plus chargée du Vieux Continent
(le RER A).

A
quelque chose malheur est  bon. C'est sur
cette même autoroute A 4, entre la porte de Bercy et le péage de Coutevroult,
en Seine-et-Marne, que devrait être expérimentée dans les années qui viennent
une solution modeste en apparence, mais qui pourrait changer la vie quotidienne
de milliers de Franciliens : une voie d''autoroute réservée exclusivement
aux autobus, aux taxis et au
covoiturage
, qui représentent différentes formes du transport collectif.

Le
concept n'est pas nouveau il existe déjà à Los Angeles, à Madrid et à
Istanbul, par exemple
, mais il n'a jamais été appliqué en France, à
l'exception de Grenoble où cela a donné de bons résultats.

Concrètement,
il s'agirait de dédier une voie de l'autoroute aux transports en commun.  Sur cette voie réservée, les autobus pourraient circuler à
vitesse constante
et assurer le respect des horaires à ceux qui les utilisent,
ce qui représente un avantage considérable par rapport aux incertitudes du
transport en voiture dans les embouteillages.

Les
automobilistes, je les rassure, n'y perdraient pas puisque on
supprimerait parallèlement la
bande d'arrêt d'urgence _ comme c'est le cas sur le boulevard
périphérique. La vitesse, parallèlement, serait limitée à 70 km/h, qui
permet d'écouler le maximum de véhicules en une minute grâce à la
réduction des distances de sécurité.

Cette
initiative, qui n'en est encore qu'au stade de la réflexion, montre que nous
sommes peut-être en train de changer de logique. En France, on a généralement
tendance à vouloir régler les problèmes par des solutions coûteuses : un
nouveau métro, une nouvelle autoroute. Alors qu'il existe des démarches plus
imaginatives qui donnent d'aussi bons résultats _ et pour un coût infiniment
plus raisonnable. Quand on sait que chaque voiture empruntant l'A 4 transporte
en moyenne 1.1 personne seulement,
il n'est pas forcément idiot d'inciter ceux
qui le peuvent à prendre le bus, a fortiori si on peut leur garantir qu'ils
arriveront à l'heure.

Une
fois les études réalisées, cette voie dédiée devrait aussi avoir l'avantage
d'être relativement rapide à mettre en place _ à la différence du super métro
du Grand Paris, qu'il faudra encore attendre de longues années. Pour cette
raison, l'expérience pourrait être généralisée à d'autres axes de l'Ile-de-France.

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