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Paris La tour Montparnasse

La tour Montparnasse va fêter dans quelques jours ses 40 ans. Un anniversaire contesté car, pour beaucoup de Parisiens, il s'agit d'une erreur architecturale majeure. Et pourtant, plusieurs projets de gratte-ciel sont en préparation à Paris. 
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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La tour Montparnasse est peut-être le bâtiment le plus mal aimé des Parisiens. Et pourtant, le maire actuel, Bertrand Delanoë, comme
Anne Hidalgo,
qui espère lui succéder à l'Hôtel de ville, sont
très favorables aux gratte-ciels. Ils
ont d'ailleurs lancé
plusieurs projets de ce type dans la capitale.



Soyons
honnêtes : ces nouveaux gratte-ciels se distingueraient de la tour
Montparnasse sur au moins trois points. D'abord, la localisation
:
pas question de construire des tours au cœur du Paris historique :ce
sont plutôt des quartiers excentrés, voire les abords du boulevard
périphérique, qui sont ciblés. Les
tours de jean Nouvel sont prévues dans le Sud Est de Paris, celle du
nouveau palais de Justice aux Batignolles, etc
.



Deuxièmement,
la qualité architecturale
est soignée. Finis, les rectangles bêtes
et méchants de naguère. Place à l'imagination, comme avec cette
tour Triangle dont le nom résume à lui seul le profil très
surprenant.

Enfin,
l'environnement
est pris en compte dès le départ, ce qui n'était
pas le cas auparavant.



Cela
ne met pourtant pas un terme au débat, notamment d'un point de vue
écologique.
Car si les
gratte-ciels que l'on édifie aujourd'hui consomment beaucoup
moins que leurs devanciers des années 1980, leurs performances
énergétiques restent médiocres comparées aux immeubles de bureaux
vraiment écolo.



Et
ceux qui croient que les tours permettent de densifier la ville et
d'éviter l'étalement urbain se trompent car les tours ne sont
pas si denses que cela.
Non seulement 30% de leur surface est
consacrée aux ascenseurs, aux piliers, aux couloirs, etc, mais, pour
éviter l'ombre sur les bâtiments voisins, il est nécessaire de
les séparer par de grands vides. Résultat
:la densité de Shanghai, où les gratte-ciels pullulent, n'est pas
plus élevée que celle de Paris intra-muros, où ils sont rares.



Alors,
pourquoi vouloir à toute force construire des tours ?
Pour
certains maires, il s'agit de montrer que leur ville est dynamique
et peut prétendre jouer dans la cour des grands. C'est le cas de
Lyon et de Marseille, par exemple.



Mais
Paris n'a pas ce problème. La capitale française est déjà ce
que l'on appelle une ville-monde. Surtout, son charme ne tient pas
à ses tours. Ce n'est pas elles que les touristes du monde entier
viennent admirer
. Ce
n'est pas elles qui attirent des milliers de congressistes.
Ce sont les monuments, les musées, les quartiers haussmanniens, la
Seine, etc.



Ce
n'est pas un hasard, d'ailleurs, si Alain Juppé, le maire de
Bordeaux une ville horizontale, comme Paris, se dit réticent à
l'idée de construire des tours près de sa future gare TGV. Il
estime que ce serait contradictoire avec la qualité de vie
bordelaise, sur laquelle repose l'attractivité de sa ville. A ses
yeux, les tours sont des symboles datés du 20è siècle
et, de vous
à moi, je ne suis pas sûr qu'il n'en soit pas de même à
Paris.



Il
est probable que le sujet s'invite au programme des prochaines
municipales
puisque Nathalie Kosciusko-Morizet, la candidate de
l'UMP, s'est officiellement prononcée contre la tour Triangle.
Un beau débat en perspective.





 

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