Vu de loin, on se dit qu'il doit y avoir erreur. Leprojet contesté d'aéroport de Notre-Dame-des-Landes a donné à Jean-MarcAyrault, l'ancien homme fort de Nantes , la réputation d'un maire bétonneur. Et c'est pourtant sa ville qui areçu cette année le titre prestigieux de capitale verte de l'Europe . Celaparaît paradoxal, et pourtant, ce ne l'est pas.Commençons d'abord par rappelerque Notre Dame des Landes n'est pas l'a berration écologique décrite parcertains. Je sais bien que je vais me faire des ennemis en défendant ce pointde vue, mais regardons les faits. D'un côté, c'est vrai, cet équipement vadétruire des zones humides d'une grande richesse. Mais ne dire que cela, c'estoublier plusieurs choses. Premièrement, la disparition de ces zones humides vafaire l'objet de compensations environnementales significatives, même sielles peuvent être jugées insuffisantes. Deuxièmement, et surtout, ce nouvelaéroport ne va pas s'ajouter mais se substituer à l'actuel aéroportNantes-Atlantique. Or, celui-ci se situe en pleine ville. Ce qui veut dire quece transfert va permettre d'une part de diminuer les nuisances sonoressubies par les riverains et, d'autre part , d'aménager sur placede nouveaux quartiers. Des quartiers qui, autrement, auraient été construitsplus loin, en détruisant des espaces naturels _ ce que l'on appelle l'étalementurbain. Au total, donc, si l'on prend en compte l'ensemble de ceséléments, le bilan environnemental de Notre-Dame-des-Landes est beaucoupplus nuancé qu'on ne peut le croire en première approche.Cela dit, en décernant son prix,l'Union européenne ne s'est pas formellement prononcée sur cet équipementcontesté _ dont elle connaissait tout de même évidemment l'existence. Sil'Europe a choisi Nantes parmi 17 candidates, c'est pour saluer une démarched'ensemble menée depuis des années dans l'agglomération, et cela à peu près danstous les domaines. Je vais prendre quelques exemples :A Nantes, 100% de la populationvit à moins de 500 mètres d'un espace vert. Et ils sont nombreux : on entrouve 2 fois plus qu'à Lyon et à Bordeaux, 10 x fois qu'à Paris.C'est également Nantes qui, lapremière, a réintroduit le tramway en France, dès les années 1980.C'est à Nantes, toujours, que le taux de recyclage des déchets est passé de 22%à 38% en 10 ans.C'est à Nantes, encore, qu'a étéérigé le premier HLM à énergie positive , c'est-à-dire un bâtiment censéproduire plus d'énergie qu'il n'en consomme.Et bien sûr, depuisplusieurs années, la ville multiplie les écoquartiers , avec tout l'arsenalhabituel de la ville durable : réduction de la consommation énergétiquedes bâtiments, récupération des eaux de pluie, composteur collectif pour lesdéchets vert, mixité sociale, etc.Voilà. Je pourrai continuer cette liste encore longtemps, mais on l'auracompris : c'est par **erreur que Nantes se retrouve affublée, avecNotre Dame des Landes, d'une l'image de ville anti-écolo.** Elle est en réalitél'une des plus en pointe dans ce domaine. Et tant pis si cette analyse necorrespond pas à l'air du temps.