L'incroyable succès des colas régionaux
Il y
a le Montagne Cola en Savoie, le Paris Cola dans la capitale, le
Corsica Cola en Corse et même je n'invente rien le fada Cola à
Marseille et le Meuh Cola en Normandie ! Au total, on dénombre
en France une trentaine de marques régionales de ce type . En
Bretagne, Breizh Cola, le pionnier, est carrément devenu le numéro
2 du marché, devant Pepsi, en s'octroyant 10 % à 15 % des ventes.
Un succès assez formidable obtenu en une dizaine d'années
seulement, et dont on peut tirer au moins deux enseignements.
Le
premier, c'est la sensibilité des acheteurs à la production
locale. En achetant du Breizh Cola, les consommateurs bretons ont la
conviction de faire tourner l'économie régionale et de sauver des
emplois. Ils ont raison, d'ailleurs, puisque Breizh Cola a doublé
l'an dernier ses capacités de production en créant deux usines,
l'une dans le Morbihan et l'autre en Ille-et-Vilaine. Cela
rappelle évidemment la fameuse marinière d'Arnaud Montebourg,
fabriquée elle aussi en Bretagne.
La
seconde leçon, c'est la volonté des Français de retrouver des
racines. Dans une économie de plus en plus mondialisée, chacun
éprouve le besoin de renforcer son ancrage local. Cela peut paraître
paradoxal : ce ne l'est pas. Les sociologues ont même inventé
un mot pour décrire ce phénomène : glo-cal. "Glo"
pour globalisation, "cal" pour local.
Ce
besoin de repères ne concerne d'ailleurs pas que l'alimentation.
Les Bretons, encore eux, viennent d'obtenir l'autorisation de
créer des noms de domaine en .bzh.
Si
les Bretons suivent l'exemple des Catalans, dont le .cat, créé
en 2006, a déjà été attribué à 54 000 noms de domaine, ils
sont à la pointe en France avec Paris, qui vient de faire valider le
.paris.
D'autres
territoires sont dans les blocs de départ. Les Corses attendent leur
.corsica, les Alsaciens leur .alsace et les Aquitains leur. aquitaine
(même si on se demande, dans une région à l'identité moins
affirmée, si un .basque, un.béarn ou un.landes ne seraient pas plus
efficace. Quoi qu'il en soit), Le "glocal",
décidément, semble avoir encore de beaux jours devant lui.
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