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Jeux vidéo. Twitch, Netflix et maintenant Vitality... le succès des échecs

Vitality, club francais d'esport, annonce le recrutement d'une joueuse d'échecs, Andreea Navrotescu, six fois championne de France des jeunes. C'est là le signe de l'importance que prennent les échecs sur Internet, en particulier dans l'univers du streaming et des jeux vidéo.

Article rédigé par franceinfo, Jules de Kiss
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
Andreea Navrotescu, six fois championne de France d'échecs des jeunes et nouvelle ambassadrice du club d'esport Vitality. (VITALITY)

Une même question rapprochait déjà les échecs et l'esport : est-ce que c'est du sport ? On peut maintenant en poser une autre : les échecs, c'est de l'esport ?À certains égards, on peut dire que oui, quand ils sont joués en ligne. Vitality, club francais d'esport vient d'ailleurs d'annoncer le recrutement d'une joueuse d'échecs, Andreea Navrotescu, six fois championne de France des jeunes.

C'est là le signe de l'importance que prennent les échecs sur Internet, en particulier dans l'univers du streaming et des jeux vidéo. Des streamers comme Sardoche ou Domingo viennent mettre en lumière le gros travail effectué depuis bientot 10 ans par Kevin "Blitzstream" Bordi, pionnier des échecs sur la plateforme Twitch. Un succès porté aussi par les performances du champion français Maxime Vachier-Lagrave, un des meilleurs joueurs d'échecs du monde. Explication avec Brice N'Guessan, directeur de la rédaction de Jeux Vidéo Magazine.

franceinfo : Depuis plusieurs mois maintenant on constate un intérêt soudain pour les échecs, et le jeu vidéo s’empare du phénomène ?

Brice N'Guessan : Avec le confinement les échecs sont revenus au premier plan. La très populaire série Netflix Le Jeu de la dame a remis sur le devant de la scène les échecs, dopant les ventes d’échiquiers, de livres ou encore les audiences des sites de jeu en ligne. La sphère jeu vidéo s’est emparée du phénomène tout d’abord à travers la plateforme de streaming Twitch ou des vidéastes comme Domingo ou encore Sardoche totalisant près d’un million d’abonnés, et généralement les adeptes de jeux vidéo ont découvert ou redécouvert leur passion pour ce jeu.

On retrouve la même exigence que dans les jeux vidéo de stratégie comme League of Legends ou DOTA : Anticiper, prévoir, piéger et calculer à vitesse grand V.

Brice N'Guessan

Jeux Vidéo Magazine

D’autres acteurs du jeu vidéo s'intéressent au phénomène...

Voyant le phénomène pointer le bout de son nez, plusieurs équipes professionnelles de sport électronique, habituées à s’affronter sur des jeux comme Fortnite, FIFA ou encore Counter Strike manifestent un intérêt pour les échecs. On retrouve la même exigence que dans les jeux vidéo de stratégie comme League of Legends ou DOTA. Anticiper, prévoir, piéger, et surtout tout calculer à vitesse grand V, ce sont des qualités aussi importantes pour jouer à ces jeux qu’aux échecs.

Et c’est ainsi que des champions d’échecs sont enrôlés par de grosses écuries esport !

Cela a débuté l’été dernier avec l'américain d'origine japonaise, Hikaru Nakamura, 20e joueur mondial et 1er en Blitz - c’est-à-dire en format de jeu rapide - qui a rejoint l’équipe américaine TSM. Et en décembre dernier, Envy, l’équipe américaine d’esport signe Andrea et Alexandra Botez, deux sœurs qui font un véritable carton sur Twitch avec 630 000 abonnés et plus de 6 millions de vues par mois. Un intérêt tout particulier pour ce duo puisque Alexandra, la grande sœur de 24 ans, est l’une des rares femmes au monde à posséder le titre de Master FIDE.

Et en France, c'est donc le club Vitality qui recrute à son tour ?

En effet, il y a une semaine, la célèbre Team Vitality a signé Andreea Navrotescu, six fois championne de France d’échecs en catégorie jeune. L’idée derrière ces contrats, c’est de pouvoir être présent sur des compétitions qui peuvent être suivies par des millions de personnes, à l’image du PogChamps, organisé l’été dernier par chess.com qui a totalisé 120 millions de spectateurs.

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