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Jeux vidéo. "God of War", mariage magistral du feu et de la glace

Le nouvel épisode de la saga met en scène un père et un fils dans le tumulte de la mythologie nordique, l'union de la rage et de l'affection. 

Article rédigé par franceinfo, Jean Zeid
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
God of War (SONY)

Au cinéma, on appelle ça un plan séquence c’est-à-dire une scène composée d’un seul et unique plan, sans aucun montage ni plan de coupe. Un seul bloc qui accroît l’impression de réalisme du film et son impact sur le spectateur. C’est la mise en scène choisie par le directeur créatif Cory Barlog pour le nouvel épisode de la saga God of War qui vient de sortir exclusivement sur PlayStation 4. 

Après cinq ans d'absence, c’est peu dire que ce retour est une claque visuelle et ludique saluée par une critique dithyrambique.

Depuis 2005, God of War prend pour décor la mythologie grecque pour conter le destin furieux d’un homme : Kratos

Il est l’envie, l’orgueil et surtout la vengeance, un ex-brillant capitaine de l'armée spartiate devenu demi-dieu de la guerre, brutal et sanguinaire, après avoir tué, malgré lui, sa femme et ses enfants. Il n'a alors qu'une seule idée en tête : se venger de Zeus et de la totalité de l'Olympe. Kratos, c’est la colère d’Achille puissance jeu vidéo.


En 2018, Kratos n’a guère changé dans ce nouvel épisode. Il a certes vieilli, n’habite plus la Grèce antique mais les sublimes décors de l’Europe du Nord et sa mythologie odinienne, mais c’est toujours le même taiseux coupe-jarret proférant des phrases toutes faites. Ce qui a changé, c’est qu’il a un fils qui ne le quitte jamais, chétif, bavard, curieux, en quête d’un regard fier du père, qui ne vient jamais. Pendant les 25 heures de cette aventure sans temps mort, le père et le fils vont devoir s’apprivoiser.

L'un des meilleurs jeux de ces 10 dernières années

God of War 2018 rejoue ainsi le mythe de l’Odyssée et les retrouvailles d’Ulysse et Télémaque. Le jeu réalise très bien ce numéro d'équilibriste, alternant les phases de combats rageuses, hache au poing, et les séquences d’incompréhension entre génération, de gestes de tendresse manqués, le mariage de l'action et de la compassion.

Une union rarissime dans le jeu vidéo et qui touche son but ici, dans ce royaume d'Odin beau à se damner où God of War fait rimer la monstruosité des ennemis avec la monstruosité des sentiments. God of War est ainsi bien plus que le meilleur épisode de la saga. C’est l’un des meilleurs jeux de la décennie, noce mémorable de la colère et de l’affection.

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