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Devant un marché intérieur restreint par le pouvoir chinois, les éditeurs du pays misent sur l'international

Plus question pour l'industrie chinoise du jeu vidéo de miser essentiellement sur son marché intérieur. Depuis que le pouvoir a pris en grippe l'industrie du jeu vidéo, le secteur s'adapte et mise sur l'exportation.

Article rédigé par Jules de Kiss
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
  (NOEL CELIS / AFP)

Est-ce au tour de la Chine ? Dans les années 90, les studios japonais régnaient en maître avec leurs jeux et les consoles Super Nintendo et Mega Drive. Puis les studios européens et américains sont venus les concurrencer. Et voilà la Chine qui monte en puissance. Explications avec Brice N'Guessan, directeur de la rédaction de Jeux Vidéo Magazine.

franceinfo : L'industrie du jeu vidéo est en pleine croissance en Chine ?

Brice N'Guessan : Oui, la Chine ne se limite plus à son marché local comme ce fût le cas pendant longtemps. Les éditeurs chinois ont connu une croissance folle à l’internationale avec les smartphones, leur permettant de toucher plus facilement tous les joueurs de la planète. En 2021, les jeux chinois sur téléphone ont généré 32 milliards de dollars de revenus, deux fois plus que les américains qui sont second sur ce marché.

Un développement à l’international qui est devenu quasiment une obligation pour beaucoup de studios chinois...

C’est tout le paradoxe. Les jeux chinois s’exportent très bien notamment sur mobile mais au niveau national, la donne a changé. Depuis un an, l’industrie du jeu vidéo est dans le collimateur du gouvernement chinois estimant qu’elle crée une dépendance chez les adolescents. Les mesures ont été drastiques, notamment sur le jeu en ligne limité à trois heures par semaine. De plus, tout jeu non approuvé par le gouvernement est désormais interdit à la vente et les approbations se font au compte-goutte.

L’un des géants du secteur est le premier touché : Tencent ?

Derrière Tencent on retrouve de nombreuses activités : réseaux sociaux, service de messagerie, paiement, santé mais aussi du jeu vidéo. Et dans ce domaine, c’est tout simplement le numéro un mondial. Le nom de Tencent ne vous dit rien pourtant il possède 40% de l’éditeur du jeu Fortnite. Il détient Riot, l’éditeur de l’un des jeux les plus populaires au monde : League of Legends mais surtout la société chinoise se positionne partout sur la planète en prenant des parts chez le français Ubisoft, l’américain Activision ou encore en prenant 85% de l’éditeur finlandais Supercell, auteur du célèbre jeu mobile Clash of Clans.

Est-ce que que l’on peut s’attendre à une déferlante de jeux chinois sur notre marché ?

C’est une éventualité ! Si le gouvernement chinois continue une telle régulation du jeu vidéo sur son territoire, le développement international est inéluctable pour les studios et on peut s’attendre à voir débarquer sur PC et consoles de nombreux jeux chinois dont la qualité devrait être au rendez-vous, car ce que l’on ne dit pas assez c’est que pendant des années, des studios occidentaux ont sous-traités en Asie une partie de leurs jeux. Une expérience qui devrait aujourd’hui servir à ces studios chinois qui veulent s’émanciper.

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