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Jardin. Pourquoi utiliser des pièges à phéromones

Les phéromones sont des substances chimiques émises par la quasi totalité des animaux. 

Article rédigé par franceinfo - Isabelle Morand
Radio France
Publié
Temps de lecture : 2 min
Piège à phéromone. Lutte contre la pyrale du buis. (ISABELLE MORAND / RADIO FRANCE)

Les phéromones sont des éléments chimiques produits par les presque tous les animaux. Ces substances ont plusieurs rôles : signaler un danger, désigner un endroit propice à l’établissement d’une colonie et, quand elles sont émises par les femelles, pour attirer les mâles et assurer ainsi la reproduction.

Limiter le nombre de ravageurs mâles

Le souci, c’est quand l’accouplement se produit sur des plantes cultivées dans nos jardins... Les larves, les chenilles se gavent et nous, on pleure ! Car des vers dans des pommes, des poires, des cerises, ce n'est pas ce qu'il y a de meilleur. Les pièges contiennent donc des phéromones reproduites en laboratoire et ils ont donc pour objectif d’attirer et d’éliminer les populations de ravageurs mâles.

Il existe de nombreux pièges spécifiques comme l’explique Johann Fournil, de la société M2IBiocontrol : "Nous commercialisons quelque 70 phéromones à destination des jardins ou de l'agriculture. Au jardin, on a des phéromones pour lutter contre les ravageurs de la tomate, de la carotte, de la pomme de terre, des salades ; d'autres protègent les arbres fruitiers comme les ravageurs de la pomme, de la poire, de la pêche, de l'abricot. Enfin, il en existe pour protéger les fruits rouges et les petites baies, notamment des mouches qui viennent pondre sur les fraisiers et les groseilliers."

À installer au printemps

Ces pièges existent également pour lutter contre la pyrale du buis, le charançon du palmier, la chenille processionnaire du pin. Tous ces dispositifs entrent dans les méthodes de bio contrôle. Ces pièges s’installent à peu près tous au printemps en respectant les cycles de la nature. Ils se présentent sous la forme de plaques engluées pour les insectes volants ou sont à installer dans un seau pour lutter contre les rampants. Mais faut-il les renouveler dans la saison ?

"Cela va dépendre de l'espèce. Certaines espèces ne sont présentes qu'à raison d'une seule génération par saison ; une seule campagne de piégeage suffit donc par saison. Mais, parfois, nous pouvons avoir jusqu'à trois générations par saison, c'est le cas pour le ver de la grappe (la vigne) et la pyrale du buis ; dans ces cas-là, il faut renouveler une ou deux fois les pièges ou les diffuseurs de phéromones".

Des papillons mâles de la pyrale du buis tombés dans un piège à phéromone.   (ISABELLE MORAND / RADIO FRANCE)

Efficaces ou pas ?

Ces pièges sont efficaces à 90% environ. Un seul suffit pour protéger trois pommiers proches les uns des autres ou des pieds de tomates par exemple. Pour une application sur de grandes parcelles ou des arbres très haut, il faut faire appel à un professionnel certifié. 

Merci à Johann Fournil, de la société M2I Biocontrol. Cette société, leader dans son secteur, travaille également sur des phéromones qui permettent de lutter naturellement contre les nuisibles qui touchent les plants de café, en Afrique notamment, et le ver rose qui ravage les champs de coton en Inde et au Pakistan. 

Sur l'agenda cette semaine

- Samedi 9 et dimanche 10 mars : Fête des plantes O'Jardin, au Jardin des plantes d'Orléans (45). 

- Dimanche 10 mars : Foire aux plantes rares, à Colomiers (31). Avec une cinquantaine d'exposants spécialisés.

- Dimanche 10 mars, de 10 h 30 à 12 h 30 : Rencontre - conférence avec le paysagiste Gilles Clément, à l'Hôtel de l'Horticulture de Nantes (44), sur le thème "Tiers paysage et biodiversité". Prix : 3 €.

Les buis des Jardins de Marqueyssac, en Dordogne. (ISABELLE MORAND / RADIO FRANCE)

- Jeudi 14 mars : Colloque Buis, enjeux, renouveau et renaissance des jardins, au Centre de conférences d'Orléans (45). Le point sur les dernières avancées scientifiques pour lutter contre le dépérissement des buis.

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