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Jardin. Balade dans des jardins urbains, avec Raphaèle Bernard-Bacot

La dessinatrice Raphaèle Bernard-Bacot a croqué 54 portraits de jardiniers qui trouvent leur bonheur dans leurs petits jardins en ville.

Article rédigé par franceinfo - Isabelle Morand
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 2 min
L'illustratrice Raphaèle Bernard-Bacot,avec son livre sur Les Jardiniers des villes. (ISABELLE MORAND / RADIO FRANCE)

Pour Raphaèle Bernard-Bacot, jardin rime avec dessin. Après avoir dessiné le potager du Roi à Versailles, elle a parcouru des jardins familiaux ou partagés, des jardins privés au ras des immeubles ou perchés sur les toits.

Le jardin, ça fait du bien !

Cette crapahute urbaine, crayon en main, a donné naissance à un livre,  Jardiniers des villes (éditions Rue de l’Échiquier). Raphaèle y brosse, en dessins et en mots bien choisis, 54 portraits de femmes et d’hommes pour lesquels la vie n’est pas imaginable sans un jardin, même minuscule, ou coincé entre deux avenues.

Pour eux, le bonheur est vraiment au bout de la rue... et de la binette, raconte Raphaèle Bernard-Bacot : "Le jardin, ça fait du bien à leur porte-monnaie. Il évite quelques visites au supermarché où les légumes, de plus, sont beaucoup moins bons. Ensuite, voir pousser ses plantes, c'est juste magique ! Ça rend heureux !

Le jardin est également un facteur important de lien social. Les jardins partagés permettent d'être et de créer ensemble, de se faire des amis. En ville, on souffre tous un peu de solitude... Enfin, le jardin, c'est le plaisir d'être en plein air, d'oublier un peu le stress de nos vies et de délaisser momentanément notre ordinateur, notre existence de plus en plus connectée."

Catherine s'initie à la permaculture dans les jardins familiaux de Saint-Cloud.  (ISABELLE MORAND / RBB / RADIO FRANCE / FRANCE INFO)

Abdel, Dominique, Anne et les autres... 

Tous ces jardiniers ont évidemment mal vécu le confinement. Au printemps, le jardin demande qu’on s’en occupe si on veut récolter ses légumes en été. Tout le monde a alors bondi pour le remettre en culture, planter ses tomates, ses haricots ou ses fleurs.

Abdel a retrouvé son jardin de la Goutte Verte à Paris. Dominique a repris son calendrier lunaire pour cultiver sa parcelle dans les jardins familiaux de Saint-Cloud. Anne a pu retourner dans le jardin créé pour les enfants autistes à l’hôpital de la Salpêtrière à Paris.

Quant à Catherine, à Garches, elle a peut-être aujourd’hui atteint son but : mettre en application la méthode des trois sœurs, prônée en permaculture. Raphaèle se souvient très bien de cette jeune femme : "Elle en avait marre de cette société de consommation, de devoir tout acheter et s'était mise en tête d'avoir son petit lopin de terre. Elle avait de grands projets, notamment de mettre en application dans sa parcelle la méthode dite des "trois sœurs". Cette méthode de culture chère aux permaculteurs nous vient des Incas. Elle consiste à associer maïs, haricots et courges. Le maïs se développe, les haricots s'y accrochent, et tous deux font de l'ombre aux courges.

Rien ne s'est passé comme prévu. Catherine était un peu déconfite mais elle s'est consolée avec ses fraises. Le jardin apprend aussi l'humilité et l'adaptation. Rien n'est jamais comme dans les livres..."

Des carrefours de cultures

Si vous jardinez en ville (ou à la campagne d’ailleurs), vous pourrez sans doute vous reconnaître dans l’un des portraits de ces jardiniers.

Ils sont issus de toutes les couches sociales et venus de tous les horizons, de Gennevilliers, du Portugal, de l’Érythrée ou de l’Aveyron. 

Merci à Raphaèle Bernard-Bacot, auteur de Jardiniers des villes (Éditions rue de l'Échiquier, 24,90€), et Le Potager du Roi, dessins de saisons à Versailles (Glénat, 15 €). 

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