Jardin. Agriculture urbaine : des champignons 100% marseillais
Des champignons élevés à Marseille pour les Marseillais ! 130 kilos de pleurotes et de shiitakés sont commercialisés chaque semaine dans le sous-sol d'un lycée.
Les Champignons de Marseille poussent au lycée agricole des Calanques, dans le 8e arrondissement de la cité phocéenne. L’association, créée par Nicolas d’Azémar en 2017, a d’abord pris ses quartiers dans une ancienne mûrisserie de bananes avant de s’installer dans les sous-sols du lycée.
Sur une surface de 230 m2 sont récoltés chaque semaine quelque 100 kg de pleurotes et 30 kilos de shiitaké ( un champignon asiatique à la chair ferme et au léger goût truffé).
Du local pour des locaux
Les champignons sont vendus à Marseille dans des épiceries paysannes et dans certaines grandes surfaces. Des ventes en circuit court dans le cadre d’une agriculture urbaine durable, explique Nicolas d’Azémar, le papa de ces Champignons de Marseille :
"J'ai travaillé dans une épicerie paysanne et j’avais beaucoup de clients qui me demandaient des champignons en local. Sur Marseille, on n’avait aucune ressource en local pour fournir des champignons aux Marseillais. J’ai donc fondé cette association et commencé à produire des champignons.
Pour trouver un nom qui colle bien à ce projet, je n'en ai pas trouvé de meilleur que les Champignons de Marseille. Marseille a une identité forte. Le message est clair : nous produisons localement pour les locaux."
Les 'Champignons de Marseille', c’est des champignons pour les Marseillais !
Nicolas d'Azémar, fondateur de l'association
Objectif bio !
Nicolas a d’abord fait pousser ses champignons dans un mélange de marc de café, de copeaux de bois et de paille, ensemencé de mycélium. Aujourd’hui, il tend à produire ses champignons exclusivement dans de la paille bio, et notamment de la paille de riz bio qui provient de riziculteurs en Camargue.
Une production très technique
Nicolas d'Azémar cultive ses champignons de Marseille avec Sandie Lachouette, étudiante en alternance dans le cadre d’un master en économie sociale et solidaire. Et Sandie maîtrise désormais parfaitement la culture des champignons :
"La culture des champignons demande un peu de connaissances. Il faut maîtriser l'hygrométrie, la température, connaître les possibilités de contamination. Il faut énormément de rigueur au niveau hygiène pour ne pas apporter des éléments contaminants de l’extérieur.
La fabrication du substrat requiert de la précision et de la technique. C'est un peu comme une recette de cuisine. Il faut parfaitement mélanger les divers éléments qui le compose. Enfin, la partie la plus technique, c'est la fabrication du mycélium qui nous permet d'ensemencer et de produire. Il faut faire s'accoupler des spores de champignons, ce n'est pas toujours facile !"
Il faut être là tous les jours, récolter tous les jours pour vendre des champignons frais et de qualité à nos clients.
Sandie Lachouette, étudiante en alternance
La rançon du succès
La fermeture des restaurants a obligé Nicolas et Sandie à trouver d’autres débouchés. Vous pouvez désormais acheter leurs champignons au marché Emmaüs, du quartier Pointe Rouge.
Enfin, en raison de leur succès, les Champignons de Marseille manquent de place. L’appel est lancé pour une surface d’environ 450 m2 dans un bâtiment enterré ou semi-enterré. Ce local doit pouvoir également offrir un lieu de stockage extérieur et un petit quai de déchargement.
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