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Shadi el Zaqzouq : "je suis palestinien, musulman et punk"

Hind Meddeb retrace aujourd'hui l'itinéraire de l'artiste palestinien Shadi el Zaqzouq qui vit à Paris depuis cinq ans. Représenté par la galerie Marc Monsallier, il expose à Art o'clock, une foire d'art contemporain qui ouvre ses portes à La Défense à Paris du 19 septembre au 21 septembre. 
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Exilés palestiniens, ses parents se sont rencontrés au Caire
lorsqu'ils étaient encore étudiants. Professeurs, pour trouver du travail, ils ont du s'installer
en Libye. Shadi el Zaqzouq est né dans une famille de six enfants où l'on
entretenait le rêve d'un retour en Palestine.
Pour surmonter la douleur de
l'exil, l'enfant prodigue se réfugie dans le dessin et la peinture.

Shadi el Zaqzouq a 15 ans lorsque sa mère décide de
rentrer à Gaza. Elle a un titre de séjour pour elle et ses enfants, mais son
mari, né au Caire dans une famille de réfugiés palestiniens, fait partie de
ceux qui n'ont pas droit au retour. Nous sommes en 1993 et suite aux accords
d'Oslo, la mère de Shadi espère qu'elle parviendra à débloquer la situation.

Ce n'est qu'à travers son œuvre que l'artiste Shadi al
Zaqzouq parvient à surmonter la violence de sa généalogie palestinienne...En 2006, Shadi el Zaqzouq gagne un prix décerné par la
fondation al Qattan et le Consulat de France à Jérusalem.
Il est invité pour
une résidence de six mois à la Cité des Arts à Paris.

 Il gagne le prix grâce à son œuvre "Ligne
rouge", 60 cartons exposés sur un mur qui forment eux-même un mur qui
rappelle le mur de Palestine. L'œuvre symbolise les limites à l'intérieur
desquelles le peuple palestinien survit
, elle décrit aussi le sentiment
d'enfermement. Les peintures ont été réalisées à l'intérieur des cartons.

Face au déclenchement de la guerre civile entre le Hamas et
le Fatah à Gaza, Shadi el Zaqzouq décide de rester en France . Ses premières
années à Paris sont difficiles, il se sent étranger. C'est seulement lorsqu'il
s'installe à Saint-Denis qu'il a l'impression de trouver sa place, dans cette
banlieue métissée où il est un étranger parmi d'autres.

Dans ses dernières œuvres, Shadi el Zaqzouq représente des
figures de musulmans punks
 : comme ce jeune homme, une crête sur la tête,
un foulard palestinien autour du cou, son tapis de prière déroulé devant une
bouche de métro, avec son chien tapis à ses pieds. Une image contradictoire qui détourne l'idée que l'on se fait du musulman dans la cité.

Retrouvez l'œuvre de Shadi El Zaqzouq exposée à la Foire
Art'O Clock à la Défense à Paris du 19 au 21 septembre.

 

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