Sami Bouajila, engagé pour interroger
Tirailleur algérien dans l'armée française pendant la seconde guerre mondiale, militant pour l'indépendance de l'Algérie dans les films Indigènes et Hors la loi de Rachid Bouchareb, dans la peau d'un sans-papier tunisien débarqué à Paris dans La Faute à Voltaire , premier film d'Abdellatif Kechiche, en 20 ans de carrière, Sami Bouajila a interprété des rôles qui dérangent parce qu'ils interrogent le rapport de la France à son immigration magrébine.
Sami Bouajila est né à Grenoble en 1966 dans une famille modeste d'origine tunisienne. Il était loin d'imaginer qu'il ferait une carrière de comédien au théâtre et au cinéma.
Dans les années 90, il fait ses premières apparitions au cinéma, avec notamment un premier rôle remarqué dans Bye Bye de Karim Dridi, mais très vite, il remarque que le cinéma ne lui offre que des rôles d'immigrés mais de cet handicap, il en fera un atout en travaillant avec cette nouvelle génération de réalisateurs qui s'attaquent au sujet, loin des clichés, en montrant que cette réalité est aussi celle de la France d'aujourd'hui.
La consécration vient en 2006 lorsque Sami Bouajila est récompensé par le prix d'interprétation masculine pour son rôle dans Indigènes . Deux ans plus tard, il reçoit le César du meilleur second rôle avec Les témoins d'André Téchiné.
Sami Bouajila partage en ce moment l'affiche avec Audrey Dana dans une pièce où se décline, en 18 tableaux, autant de manières de vivre, de s'aimer ou de se déchirer à deux : Ring de Léonore Confino dans une mise en scène de Catherine Schaub, c'est à voir du mardi au samedi au Théâtre du Petit Saint-Martin.
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