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Davor Vrankic s'expose à la Halle Saint-Pierre à Paris

Hind Meddeb retrace aujourd'hui "l'itinéraire" de l'artiste croate Davor Vrankic, installé à Paris depuis 20 ans. On peut voir ses œuvres en ce moment à la Halle Saint-Pierre à Paris jusqu'au 23 août et à la Galerie ALFA dans le 6e jusqu'au 20 avril.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Davor
Vrankic
expose en ce moment à la Halle Saint-Pierre à Paris dans le cadre de
l'exposition collective : "Hey ! modern art and pop culture/ Part II ". On peut aussi
voir à la galerie Alfa, son exposition solo : IN
THE HOUSE, THERE WERE TWO OF US
.

Depuis 20 ans, Davor Vrankic réalise des dessins à la mine de plomb en noir et blanc, proches
du photoréalisme. Il est à la fois influencé par la peinture classique et la vidéo.
Comme les peintres de la Renaissance qui ont découvert la perspective, il ne
peut pas faire abstraction de la 3D qu'on retrouve au cinéma ou dans les jeux
vidéos. 

Davor
Vrankic
est né
en 1965 à Osijek (Croatie). Il a étudié la gravure aux Beaux-Arts de Sarajevo
puis l'art contemporain à Zagreb. Il vit à Paris depuis 1991 et expose en
France, en Croatie et aux U.S.A.

" L'essentiel,
dans mon travail, c'est la notion de l'espace, la chose la plus importante pour
moi parce qu'à travers la représentation de l'espace, on peut sentir l'esprit de
l'époque dans laquelle on vit.
Comme à
la Renaissance, avec l'invention de la perspective, aujourd'hui avec les images
de synthèse et la 3D, l'espace a explosé et il y a une fuite en avant, où les
notions de toutes choses ont éclaté. Dans le dessin que je fais, comme dans la
3D, on perçoit l'image d'ensemble mais en même temps l'image fuit, et notre
époque est caractérisée par la même chose".

"J'ai toujours été intéressé par le
cinéma ou la photo des années 30, cette facture noir et blanc de l'image. Mais
quand je travaille, je n'utilise pas de documentation et toutes ces influences
ressortent spontanément, comme si un magma s'était créé, par fusion de tous ces
éléments. Je ne procède pas par copier/coller, comme un patchwork, j'essaye de
tout recréer complètement. De recréer le réel. Si j'utilise des effets
photographiques, le flou, l'effet de grand angle, la mise au point sur
différentes parties de l'image, c'est pour brouiller les pistes. Ça semble plus
vrai que vrai, et tout est faux ! Comme la lumière dans le dessin, tout est
réinventé".
 

"L'idée
qui m'anime, c'est d'accorder à tous les éléments du dessin la même importance,
le vivant et le mort, tous les objets, de leur donner une véritable présence et
de les traiter de la même façon. On a tout séparé, coupé le cercle énergétique
entre les choses. Moi, je veux réunir à nouveau tous ces éléments, pour les
amener à leur état originel. Parce qu'on a créé un système avec des règles et
l'apparence de tout contrôler, mais le véritable état du monde, c'est le chaos.
Les gens tendent à définir ce que je fais en liaison avec la bande dessinée,
l'illustration, le surréalisme ou Jérôme Bosch. Moi je préfère parler de
réalisme personnel ou d'hyperréalisme de l'émotion. Mon art
n'est pas conceptuel. On ne peut pas concevoir une œuvre d'art comme un
produit." 

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