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Leonarda : pourquoi une telle médiatisation ?

Une jeune fille arrêtée lors d'une sortie scolaire, une famille expulsée au Kosovo et des responsables politiques qui critiquent et demandent le retour de Leonarda en France. En quelques jours, l'affaire Leonarda s'est transformée en maelström. Pourquoi ce cas particulier s'est-il transformé en affaire d'Etat ? Retour sur les faits et analyse avec Dominique Wolton, directeur de l'Institut des sciences de l'information du CNRS.
Article rédigé par Céline Asselot
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
Franceinfo (Franceinfo)

"Vous êtes bien placés pour le savoir, qu'il faut de temps à temps revenir à l'essentiel. Et pas seulement rester comme vous le faites, trop souvent sur l'émotionnel." Mardi, devant les journalistes, Jean-Marc Ayrault fait la leçon à la presse.

La couverture de l'affaire Léonarda agace dans les rangs du PS où on critique dans les coulisses les médias et plus particulièrement les chaînes d'information en continu.

"Il y a eu surmédiatisation "

"Oui, il y a eu surmédiatisation" estime Dominique Wolton, directeur de l'Institut des sciences de l'information du CNRS. "Trois
logiques se renforcent aujourd'hui : la concurrence des médias
classiques, l'effet d'accélération des chaînes d'information en continu et
le rôle joué par Internet et les réseaux."

Il faut rappeler que la machine s'est d'abord emballée dans le monde politique. A gauche, à la gauche de la gauche, au gouvernement, tout le monde réagit à l'interpellation de Leonarda et de sa famille. Une avalanche de réactions qui fait s'emballer à son tour la machine médiatique.

"Les hommes politiques réagissent trop vite, les médias les pressent de réagir, c'est une course folle. Le risque, c'est de saturer l'opinion publique. Il faudrait un peu d'autorégulation. "** (Dominique Wolton)

François Hollande prend la parole

Les responsables politiques ont réagi... jusqu'à François Hollande. Samedi dernier, prenant tout le monde de court, le chef de l'Etat décidait de s'exprimer. Une allocution de cinq minutes a été diffusée par l'Elysée à 13h13, un horaire très inhabituel pour une prise de parole officielle.

François Hollande proposait à Leonarda, et "elle seule" , de revenir en France. A peine 15 minutes plus tard, la jeune fille était en direct sur BFM-TV et I-télé, et dit non au chef de l'Etat.**

"Cela désacralise la parole présidentielle" estime Dominique Wolton. "Le chef de l'Etat n'a pas à dialoguer avec un citoyen, quel qu'il soit. Sa parole doit rester au-dessus la mêlée."

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