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Affaire Dekhar : comment travaillent les journalistes sur les faits-divers ?

On l'a appelé dans les journaux le "tireur de Libération" ou le "tireur fou". La traque d'Abdelhakim Dekhar a fait la Une des médias cette semaine, jusqu'à son arrestation mercredi. Comment les journalistes travaillent-ils dans ce genre d'affaire ? Comment obtiennent-ils des informations et auprès de quelles sources ? Réponse avec Laurent Doulsan, chef du service police / justice de France Info.
Article rédigé par Céline Asselot
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 5 min
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"La folle histoire du tireur de Paris" titre le Parisien, "Tireur fou : les secrets d'une chasse à l'homme" écrit Le Point, "les motivations confuses du tireur de Libération " relate Les Echos. Lundi matin un homme ouvrait le feu dans le hall du journal Libération, faisant un blessé grave. S'ouvrait une phase active de recherches, largement relayée par la presse. La presse a d'ailleurs été mise à contribution, puisqu'un appel à témoins avec photo a été lancé par la police. Pour la première fois, la préfecture de police a même diffusé l'appel sur Twitter, jusqu'à l'arrestation d'un suspect, mercredi soir.

"On a eu l'information moins d'une demi-heure après les faits" raconte Laurent Doulsan, chef du service police/justice de France Info. "Via nos sources à la police, au parquet de Paris, et via des journalistes de Libération qui étaient sur place. ça nous a permis d'avoir assez vite une description physique du tireur."

*"Une source, même fiable et de bonne foi, peut toujours se tromper"

Les interlocuteurs des journalistes, à la police ou à la justice, donnent-ils facilement des informations ? "Il n'y a pas de réticence vis-à-vis des médias" indique Laurent Doulsan. "Les relations sont bonnes dès lors qu'un climat de confiance s'instaure." Ce qui n'empêche pas les ratés : mardi, plusieurs médias ont annoncé l'arrestation du tireur, très rapidement démentie. "On estime qu'une source est fiable quand on a beaucoup travaillé avec elle, et constaté que ses informations étaient avérées. Mais ce n'est pas une science exacte : une source, même fiable et de bonne foi, peut se tromper. Il faut toujours vérifier."

Un journaliste peut-il garder pour lui une information donnée par une source pour ne pas gêner une enquête ? "Oui, ça arrive" reconnaît Laurent Doulsan, qui cite l'exemple de la prise d'otages à l'école maternelle de Neuilly. "On avait beaucoup d'informations, mais on ne savait pas si le preneur d'otage écoutait la radio, s'il pouvait être au courant de ce qui se passait à l'extérieur, du dispositif. On a décidé de lever le pied."

 

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