Un satellite de l'Agence spatiale européenne va retomber sur Terre
GOCE est un satellite de l'agence spatiale européenne. Il a été mis en orbite en 2009 avec pour mission de mesurer le champ de gravité de la Terre. Il évolue à 260 kilomètres d'altitude, une orbite particulièrement basse. Pour se maintenir à cette altitude il est équipé d'un petit moteur. Mais après quatre ans de bons et loyaux services, le réservoir de carburant du satellite est quasiment vide. Panne sèche imminente. Aujourd'hui ou peut-être demain le moteur du satellite cessera définitivement de fonctionner. L'engin spatial va alors progressivement perdre de l'altitude. Les ingénieurs vont éteindre depuis leur base de contrôle ses différents instruments. Ils ne pourront alors plus communiquer avec lui. Sa trajectoire sera suivie depuis le sol grâce aux radars des agences spatiales et des militaires.
La chute
Arrivé à 80 km d'altitude, ce satellite de cinq mètres de long de plus d'une tonne va entrer dans l'atmosphère et en grande partie se consumer. Après cette entrée fracassante dans l'atmosphère, il restera de GOCE 250 kg de débris répartis selon l'Esa en une cinquantaine de fragments, le plus gros faisant 90 kg. Ces débris vont s'écraser sur Terre en se dispersant sur une distance de 900 km.
L'évènement se produira dans deux ou trois semaines tout au plus. Pour le moment les scientifiques ne peuvent donner qu'une estimation assez imprécise car la chute du satellite dépend de certains paramètres aléatoires mais plus la date de l'entrée dans l'atmosphère va se rapprocher plus ils vont pouvoir affiner leur estimation. Toutefois on ne saura pas à l'avance avec précision où et quand les débris du satellite tomberont. Il est même probable qu'on ne les retrouve jamais.
Un évènement habituel
Potentiellement ces débris peuvent retomber partout sur Terre sauf dans les zones très proches des pôles. Mais à l'Esa comme au CNES on se veut rassurant. On rappelle que cet évènement n'a rien de rare. Depuis le lancement du premier satellite (spoutnik) plus de 5.000 objets spatiaux d'une taille comparable ou supérieure à celle de GOCE sont retombés dans l'atmosphère sans jamais faire la moindre victime. Actuellement il tombe en moyenne un débris de ce type tous les quatre jours. Pour les satellites les plus gros, et donc plus dangereux, les agences spatiales prévoient une rentrée contrôlée au-dessus du Pacifique
Les précautions prises
Le danger à éviter aujourd'hui pour les agences spatiales ce serait plutôt l'accumulation de débris en orbite. Pendant longtemps, les acteurs du domaine spatial ont considéré que l'immensité de l'espace les autorisait à y abandonner sans précaution des objets comme des morceaux de fusées, des satellites en fin de vie, ou des objets plus petits. Depuis on a réalisé que ces objets pouvaient entrer en collision avec des satellites opérationnels et les endommager. En France, une loi votée en 2008 impose que les satellites soit conçus de sorte qu'après avoir cessés de fonctionner ils retombent en moins de 25 ans sur Terre.
Il est parfois impossible de faire revenir sur Terre un satellite. C'est le cas, pour des satellites que l'on envoie très loin comme le satellite Herschel qui avait été placé à plus d'un million et demi de kilomètres de la Terre pour observer l'Univers. Lorsqu'Herschell a cessé de fonctionner en début d'année il a été propulsé sur une sorte de voie de garage, mis en orbite autour du soleil pour laisser la place à ses successeurs.
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