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Les hommes et les femmes sont-ils égaux face aux mathématiques ?

Dans le documentaire "Comment j'ai détesté les maths", d'Olivier Peyon : sur les 17 chercheurs et professeurs de math du film, 15 sont des hommes et 2 des femmes. Le reflet de la réalité ?
Article rédigé par franceinfo
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Si l'on regarde les lauréats de la médaille Fields (en anglais ) - considérée comme l'équivalent du prix Nobel de mathématiques - depuis la création du prix en 1936, sur les 52 médailles décernées, pas une seule n'a été attribuée à une femme.

En France, le CNRS compte dans ses rangs 16 % de mathématiciennes pour 84 % de mathématiciens. Dans les universités c'est à peine mieux : une vingtaine de pourcents seulement de femmes dans cette discipline.

Le test

Des chercheurs de l'Université de Provence ont fait passer un test à des écoliers et des écolières. Ils leur ont montré une figure géométrique assez compliquée en leur expliquant qu'ils allaient devoir la reproduire de mémoire, à main levée.

Cette expérience a été réalisée sur deux groupes comprenant des filles et des garçons. Au premier groupe, les chercheurs ont dit qu'il s'agissait d'un exercice de géométrie. Alors qu'au second, ils ont présenté le test comme un exercice de dessin.

Résultat de l'expérience : lorsque l'on dit aux enfants qu'il s'agit d'un exercice de géométrie, les filles réussissent moins bien que les garçons. Mais lorsque l'on présente l'exercice comme une épreuve de dessin, les filles obtiennent des résultats meilleurs que les garçons, alors que le test est rigoureusement le même dans les deux cas. Autrement dit, la seule évocation de la géométrie (référence directe aux mathématiques) constitue un obstacle pour les filles.

Tout se passe donc comme si très tôt les filles intégraient cette idée reçue selon laquelle elles seraient moins bonnes en mathématiques, au point qu'elles perdent leurs moyens devant une épreuve de mathématiques.

Conclusions similaires pour d'autres études

Une étude un peu plus ancienne, menée il y a une quinzaine d'années par des chercheurs américains, a été réalisée avec des étudiants et des étudiantes de niveau bac+4 en mathématiques.

Pour cette expérience, les chercheurs ont donnés des exercices de mathématiques assez difficiles à des groupes d'étudiants et d'étudiantes. Mais dans un cas les chercheurs ont précisé aux participants que ce test avait régulièrement montré des différences entre homme et femme (sans même préciser dans quel sens). Et dans un deuxième cas les chercheurs ont indiqué que ce test n'avait jamais fait apparaitre de différences entre homme et femme.

Résultat : dans le premier cas les notes des étudiantes ont été significativement inférieures à celles des étudiants. Alors que dans le second cas, il n'y a eu aucune différence significative entre les résultats des filles et des garçons.

On voit dans ces deux études que l'idée reçue selon laquelle les filles sont moins douées pour les maths que les garçons est tellement ancrée dans la tête des filles ou des femmes qu'elle vient perturber les résultats des tests et du coup elle s'auto entretient.

Pour que cela change

Il ne serait pas inutile d'informer, de sensibiliser les enseignants sur cette question et proposer des modèles de réussite féminin aux jeunes filles pour qu'elles puissent davantage se projeter et imaginer faire carrière dans cette discipline.

Certaines initiatives vont dans ce sens comme les journées intitulées, Filles et maths : une équation lumineuse . Ces journées régulièrement organisées par les associations Femmes et mathématiques et Animath sont destinées à des filles en fin de collège, au lycée, et en classes préparatoires.

Les prochaines dates de ces journées

►Lille : le 25 novembre, au SCEREN, pour les étudiantes en licence de mathématiques, math-info, MASS, MIASHS;

Grenoble : le 11 décembre 2013, à l'ENSIMAG, pour les classes de Première S et Terminale S ;

►Paris : le 18 décembre à l'Institut Henri Poincaré, pour les classes de Première S et Terminale S d'Ile de France;

Toulouse : le 19 décembre 2013, pour les classes de Troisième et Seconde 

Rennes : mi-décembre ou tout début janvier, pour les classes de Première S et Terminale S ;

Paris : début février 2014 à l'Institut Henri Poincaré, pour les classes de Troisième et Seconde d'Ile de France ;

►Lille : pendant la semaine des mathématiques en mars à l'Université Lille 3, pour les classes de Troisième et Seconde.

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