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Le Neurogel peut-il diminuer la paralysie ?

Caroline Tourbe, journaliste pour le magazine Science et Vie, s'intéresse à la saga Neurogel et aux patients paralysés qui se battent pour faire avancer la recherche. Le Neurogel est un gel mis au point par un chercheur français exilé au Canada dans les années 90, une sorte de substrat sur lequel les fibres nerveuses peuvent repousser. Depuis, il y a eu de multiples rebondissements.
Article rédigé par franceinfo
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Des essais très prometteurs ont été effectués sur des
animaux dont la moelle épinière sectionnée a été en partie réparée par
l'application de ce gel. Au Mexique, l'aventure vire au fiasco. Le scientifique
à l'origine de la découverte se fâche avec ses associés, puis avec le monde de
la recherche et fini par abandonner ses recherches et le brevet sur le Neurogel
est alors racheté par une association de patients paralysés.

L'association Neurogel en marche est créée il
y a six ans et depuis, elle se bat sans relâche pour que le produit soit testé
sur l'homme.

Les patients ont trouvé un nouveau chercheur capable de
poursuivre et de valider les intuitions du découvreur et qui accepte de les accompagner
dans leurs démarches. Patrick Decherchi, est chercheur au CNRS et à l'Institut
des sciences sur le mouvement
. Il va refaire tous les tests sur l'animal et
même pousser plus loin les essais sur le rongeur. Il montre que le Neurogel
permet une récupération partielle de l'activité motrice.

Le principe

Le Neurogel combat l'apparition de la "cicatrice
gliale", une sorte de barrière naturelle faite d'un enchevêtrement de cellules
qui ne sont pas des neurones mais des cellules de soutien. Cette cicatrice se
forme naturellement lorsqu'il y a une lésion de la moelle épinière et si elle
permet de circonscrire les dégâts, cette cicatrice, empêche également les
fibres nerveuses de se reconnecter. Conséquence : une paralysie plus ou
moins complète et plus ou moins étendue selon l'endroit de la lésion.

Ce gel empêche sa formation et dans une certaine mesure, il
pourrait aussi permettre de faire repousser les fibres lorsque l'on enlève la
cicatrice déjà formée. C'est ce que vient de confirmer Patrick Decherchi sur
des modèles animaux.

Chez l'homme

La balle est de nouveau dans le camp de l'association, qui
tente maintenant de motiver des chirurgiens pour tenter l'expérience. Mais cette
volonté farouche de voir le Neurogel testé sur l'homme ne doit pas cacher les
faiblesses de ce produit : il ne pourra pas suffire seul. Il faut
l'associer à d'autres thérapies "cellules souches" ou médicaments
pour booster la repousse des fibres nerveuses.

Le monde médical reste sceptique car la réparation de la
moelle épinière a déjà fait l'objet de grands espoirs à chaque fois déçus. D'où
une grande prudence des chercheurs.

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