La perte d’audition : un facteur de risque des maladies de la mémoire
La perte d’audition augmente considérablement avec l’âge. Elle concerne 40% des 60-70 ans et plus de 50% des plus de 80 ans. Plus on avance en âge et plus on a des difficultés pour entendre. C’est la presbyacousie, littéralement la perte de l’audition liée à l’âge. Plusieurs études ont montré que les personnes qui en souffrent sont plus susceptibles de développer des troubles intellectuels, notamment des pertes de mémoire, que les personnes qui ont une audition normale.
Le lien entre la perte auditive et le déclin cognitif était pressenti mais plusieurs études récentes le retrouvent de manière beaucoup plus claire, explique le Dr Arach Madjlessi, gériatre à Paris et président de la Société Française de Réflexion Sensori-Cognitive. Une personne augmente ses risques de développer une maladie de la mémoire à partir d’une perte de 25 db (deux fois plus de risques) et a cinq fois plus de risques de développer une démence sénile à partir d’une perte de 40 db.
Le lien entre perte auditive et la perte des capacités intellectuelles sont dues au fait que la perte d’audition entraîne un isolement social avec une diminution des stimulations sensorielles. Quand on entend moins bien, on concentre ses capacités intellectuelles pour essayer d’entendre, on fait travailler une zone du cerveau au détriment des autres et ne pas entendre favorise la dépression.
Les prothèses
Le fait de mieux entendre en ayant des prothèses auditives règlerait le problème, et permettrait d’éviter le déclin intellectuel et les maladies de la mémoire. Mais cette hypothèse reste à confirmer.
Les fabricants de prothèses auditives utilisent ces études récentes et en font en argument marketing pour mieux vendre leurs produits. Donc acheter des prothèses auditives : c’est donc pour mieux entendre et ne pas s’isoler socialement, mais pas pour prévenir Alzheimer.
Prévenir les risques
Il est impossible d’éviter totalement la perte auditive car il y a des facteurs génétiques. On peut toutefois éviter les traumatismes sonores, les médicaments toxiques pour l’oreille et traiter les facteurs de risques cardiovasculaires comme le diabète qui a un impact négatif sur le système auditif.
Pour éviter les maladies de la mémoire, il faut privilégier les interactions sociales et les stimulations intellectuelles, avoir des activités physiques régulières, une alimentation équilibrée, traiter les risques cardiovasculaires et prévenir et traiter les pertes sensorielles.
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