Cet article date de plus de deux ans.

Le CSA a-t-il contribué à l’emballement médiatique autour d’Eric Zemmour ? "Pas du tout", répond son président Roch-Olivier Maistre

Le président du régulateur de l’audiovisuel était l’invité exceptionnel de franceinfo lundi.

Article rédigé par Célyne Baÿt-Darcourt
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3 min
 

"C’est une étape importante pour le média radio, un nouvel horizon", lance Roch-Olivier Maistre, président du Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) alors que cette semaine marque une nouvelle étape dans l'histoire de la radio. À partir de mardi 12 octobre, le DAB+ ou radio numérique se déploie pour 6,5 millions d'habitants supplémentaires en France métropolitaine.

"On continuera à écouter la radio comme on le fait aujourd’hui, sur son poste, sur l’autoradio, explique le président du CSA qui pilote le déploiement du DAB+. La FM ne disparaît pas mais la nouveauté, c’est ce mode de diffusion moderne qu’on retrouve beaucoup en Europe. Il offre à l’auditeur une qualité de son très supérieure." La qualité d'écoute est incomparable, comme pour un CD. Le son passe en haute définition et impossible d'entendre des grésillements. Quand vous êtes en mobilité, dans votre voiture par exemple, vous n'avez plus à vous soucier des fréquences, il vous suffit de cliquer sur la station de votre choix et vous pouvez l'écouter du début à la fin de votre trajet, sans toucher à rien.

Actuellement 30% de la population sont couverts par cette technologie. Mardi ce sera davantage puisque 25 radios nationales, dont toutes celles de Radio France, seront disponibles en DAB+ sur l'axe Paris-Lyon-Marseille. Cela concerne donc toutes les villes situées sur cet itinéraire, ainsi que Dijon, Avignon et Toulon. D'ici un an, 26 nouvelles agglomérations pourront en profiter, ce qui représentera 50% du territoire. "Ça donne à l’auditeur plus d’informations. C’est aussi un procédé plus écologique que la bande FM", indique Olivier Maistre.  

Le CSA va devenir l'Arcom

Au 1er janvier, le CSA va devenir l'Autorité de régulation de la communication audiovisuelle et numérique (Arcom) après sa fusion avec la Hadopi. Un "super régulateur" dont les pouvoirs seront élargis : "L’Arcom sera un régulateur moderne qui aura de nouvelles attributions notamment dans le champ digital. Les plateformes de vidéo par abonnement comme Netflix ou Amazon Prime vont rentrer dans le champ de la régulation." 

"On va lutter contre le piratage en ciblant davantage les sites de streaming, poursuit Roch-Olivier Maistre. Cela concerne beaucoup le sport, c’est un vrai sujet auquel il faut être attentif. Le sport tend à quitter la télévision en clair pour aller sur des sites payants et du coup c’est le piratage sportif qui se développe."

"Le CSA contrôle le respect du pluralisme"

Depuis le 8 septembre, les médias doivent décompter le temps de parole d’Éric Zemmour lorsqu’il évoque des sujets politiques. C’est ce qu’a décidé le CSA, considérant que le polémiste était devenu une personnalité politique. Conséquence, CNews lui a retiré son émission quotidienne, ne pouvant pas équilibrer son temps de parole avec celui des autres partis. Et toutes les télés et radios, ou presque, l’ont alors invité, tous ses propos sont commentés en boucle sur les chaînes d’info, CNews et BFMTV en tête. Le CSA a-t-il une responsabilité ? "Nous n’avons pas contribué à l’emballement médiatique, se défend Roch-Olivier Maistre. 

"Je rappelle que la préservation du pluralisme des courants de pensées et d’opinions est un principe constitutionnel dans notre pays et l’une des missions du CSA est de veiller à ce pluralisme, hors période électorale et en période électorale."

Roch-Olivier Maistre, président du CSA

à franceinfo

"On rentre en période électorale bientôt, à partir du 1er janvier, le contrôle sera plus attentif, poursuit le président du CSA. Il faut présenter l’offre telle qu’elle se présente. La responsabilité des éditeurs, des chaînes de télé et radio est là. Le CSA ne fait pas les plateaux mais il contrôle le respect du pluralisme."

Commentaires

Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.