Réforme de l'audiovisuel public : "Nous regardons toujours de près les mouvements sociaux", indique la rapporteure du texte
"Nous regardons toujours de près les mouvements sociaux, c'est important et c'est notre rôle en tant que parlementaires", déclare mercredi 22 mai sur franceinfo Fabienne Colboc, rapporteure du projet de loi de fusion express de l'audiovisuel public, à la veille de deux jours de grève contre le texte. Des préavis sont déposés à Radio France, France Télévisions, France Médias Monde (RFI, France 24) et à l'Institut national de l'audiovisuel (INA).
"La porte est ouverte pour rassurer", notamment sur "la peur de se faire manger par la télévision", affirme la députée Renaissance d'Indre-et-Loire. C'est la crainte des syndicats de Radio France, qu'elle tente de convaincre : "quand on a un succès tel que [celui de] Radio France, on est en capacité de négocier". Radio France est le premier groupe radiophonique de France avec près de 15 millions d'auditeurs quotidiens.
"Mettre de l'argent pour avoir un audiovisuel public fort"
Fabienne Colboc veut aussi rassurer sur le risque d'"une réduction des moyens humains et financiers dédiés à la radio de service public" pointé par les syndicats de Radio France dans leur préavis de grève. "La casse sociale, elle n'est pas là. Ça va coûter, une fusion, donc on est prêts à mettre de l'argent pour justement avoir un audiovisuel public fort", dit-elle. "Les coûts inévitables engendrés par ce projet" font partie des arguments avancés par les mêmes syndicats pour s'y opposer.
La fusion, "pourquoi on la veut ? Parce qu'aujourd'hui, l'espace médiatique est déstabilisé par les plateformes, par les réseaux sociaux, par internet. À un moment donné, il faut pouvoir anticiper cela", assure-t-elle. "Ce n'est pas une réforme pour faire des économies, c'est une réforme pour être puissant", insiste-t-elle. La "stratégie de l'audio - radio et numérique -" est déjà "plébiscitée par le public", soulignent les syndicats de Radio France.
L'intégration de France Médias Monde au projet fait débat. Si le gouvernement veut l'exclure, Fabienne Colboc, elle, plaide l'inverse.
"Depuis dix ans, quand on parle de fusion, de holding [la structure qui précède la fusion, dans le projet du gouvernement], il y a toujours eu France Médias Monde dedans. Aujourd'hui, pourquoi le retirer ?"
Fabienne Colboc, députée d'Indre-et-Loire, rapporteure du projet de loià franceinfo
Exclure France Médias Monde du projet, "je pense que c'est l'affaiblir alors qu'on en a besoin, notamment aujourd'hui". Il y a un "besoin d'informations fiables, et notamment de l'international", souligne-t-elle.
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