Rachat de Mondadori France par Reworld : les salariés inquiets
Le rachat de Mondadori France (Closer, Science & Vie, Grazia, etc) par le groupe français Reworld Media provoque l'hostilité et l'inquiétude des salariés du groupe italien. Yves Corteville, délégué syndical SNJ-CGT de Mondadori France, était l'invité de franceinfo.
Le rachat de Mondadori France par Reworld Media a du mal à passer : "On pense que nos titres vont être désossés s'ils passent à la moulinette Reworld Media" déclare Yves Corteville, délégué syndical SNJ-CGT de Mondadori France.
Les salariés du groupe italien redoutent les techniques de management opérées chez Reworld Media et n'adhèrent pas aux valeurs du groupe français : "Nous sommes des journalistes, nous travaillons en parfaite indépendance avec notre partie commerciale...Mais nous ne sommes pas pour autant assujettis au marketing. Or, le système Reworld Media, c'est ça", prévient Yves Corteville.
En effet, chez Reworld Media, ce sont des "chargés de contenu" qui assurent le travail rédactionnel. La stratégie du groupe est en grande partie fondée sur la vente d'articles promotionnels à des marques. De quoi susciter la colère des journalistes de Mondadori France qui craignent pour leur indépendance.
Le risque d'une "casse sociale"
Le délégué syndical met également en garde contre le risque d'une "casse sociale" : "En 2014, Reworld Media a racheté huit titres de Lagardère et a externalisé un certain nombre de leurs services, ce qui a eu pour conséquence des départs". La reprise des titres par Reworld fait peser une "menace" selon lui sur une partie des 700 titulaires et 400 pigistes des publications du groupe, mais aussi sur certains titres comme Biba et Closer.
Pour empêcher ce rachat, quelques centaines de salariés de Mondadori se sont rassemblés jeudi 18 octobre près du ministère de la Culture, qui a depuis reçu une délagation de l'intersyndicale (CFDT-CGC-CGT-FO-SNJ). Le nouveau ministre Franck Riester avait déjà été sollicité sur ce dossier par Laurianne Rossi, députée LREM des Hauts-de-Seine, où sont fabriqués les titres. Les salariés souhaitent qu'une autre solution soit trouvée, soit un autre repreneur soit un montage financier impliquant un rachat par les cadres de l'entreprise.
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