Publicité : "La télévision reste un média extrêmement puissant pour les annonceurs", selon Jean-Luc Chetrit, directeur général de l’Union des marques
Jean-Luc Chetrit est le directeur général de l’Union des marques, une association qui représente 250 entreprises et environ 1600 marques. Son rôle est de représenter, accompagner les entreprises dans le domaine de la communication, quels que soient leur taille et leur secteur, afin d’optimiser leur image dans l’espace public.
Polémique sur la publicité des livres à la télévision
Actuellement, la publicité est au cœur d'une bataille entre la télévision et les plateformes de streaming. Elle est aussi à l'origine d'une fronde du monde de l'édition littéraire, qui est vent debout contre l'autorisation provisoire de la publicité à la télévision pour les livres, alors qu'elle était jusque-là interdite. Cette expérimentation lancée par la ministre de la Culture, Rachida Dati, ne profitera selon certains éditeurs qu’aux grandes maisons qui pourront se payer des écrans. Ils estiment que l'opération ne fera que promouvoir les auteurs connus qui n’ont pas forcément besoin de publicité. Pourtant cette expérimentation se calque sur le modèle de celle lancée il y a deux ans au cinéma. Contrairement à ce qu’on pourrait croire, elle n’a pas bénéficié qu’aux blockbusters. "La publicité à la télévision a un avantage, c'est qu'elle touche un public très large dans des territoires qui sont éloignés", explique Jean-Luc Chetrit. "Aujourd'hui, il y a un marché publicitaire qui est très large, dans lequel il y a beaucoup de solutions digitales, comme avec les Book Tokers de TikTok", poursuit-il, et cela permet à de plus petits éditeurs de faire de la publicité à la télévision.
L'UDM n’est pas inquiète pour l’avenir des médias traditionnels
"La publicité à la télévision, ça fonctionne ! Les écrans publicitaires en télévision sont pleins à 96 %. Donc les annonceurs continuent à considérer le média télévision comme un média extrêmement puissant, fédérateur et de qualité", se réjouit Jean-Luc Chetrit.
L'avantage de la télévision, c'est aussi d'avoir une mesure de l'audience par un organisme indépendant comme Médiamétrie. Une étude des usages de confiance, à laquelle les plateformes adhéreront d’ici la fin de l'année ou au début 2025. Même si aujourd’hui, il est très difficile de comparer les écrans publicitaires les uns aux autres, parce qu’ils n'ont pas la même durée et que les audiences ne sont pas de même nature, le travail d'harmoniser le secteur est en cours. Un tournant très attendu selon lui : "On saura le nombre de personnes qui regardent tel contenu et ça, les annonceurs l'attendent avec impatience."
La télévision linéaire n'est pas en perte de vitesse face aux plateformes ! Elle s’adapte aux usages et lance même des initiatives. "Il y a de nouveaux écrans qui s'ouvrent, et ainsi on va pouvoir avoir une offre plus large, et éviter d'aller chercher dans des univers vidéo, digital, peut-être moins sécurisés", relate-t-il. "Je ne crois pas à la concurrence effrénée entre linéaire et plateformes de streaming, mais je pense plutôt qu'on va vers un modèle dans lequel tous ces acteurs finalement convergent. Ils participent à un même modèle, avec des contenus de qualité sécurisée. C'est ce modèle-là qui a des opportunités de progression", conclut Jean-Luc Chetrit.
Retrouvez cette interview en vidéo :
Commentaires
Connectez-vous à votre compte franceinfo pour participer à la conversation.