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Primaire socialiste : le temps de parole UMP/PS en question

Le chiffre du jour : 5.9 millions. C'est le nombre de téléspectateurs qui ont regardé hier soir sur France 2 le dernier débat de la primaire socialiste. C'est un chiffre auquel personne ne s'attendait. Face à ce succès médiatique, l'UMP souhaite un rééquilibrage du temps de parole. Le CSA va d'ailleurs rappeler à l'ordre certaines chaînes qui ont donné trop de temps d'antenne aux socialistes.
Article rédigé par Céline Asselot
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 4min
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Personne ne s'y attendait, et France Télévisions encore moins que les autres visiblement... 5,9 millions de téléspectateurs, c'est un million de plus que lors du premier débat organisé le mois dernier sur France 2, qui était déjà un succès surprise. Thierry Thuillier, directeur de l'information de France Télévisiosn disait hier qu'il ne s'attendait pas forcément à faire aussi bien, et il semble aujourd'hui un peu étonné d'avoir mieux. "Le débat était technique, trop technique parfois, voire austère, pourtant les gens ont regardé et ils sont restés jusqu'au bout."

Pourtant, on aurait pu s'attendre à une certaine lassitude des téléspectateurs, parce qu'il y avait déjà eu trois débats auparavant. Ce n'a pas été le cas. On a beaucoup dit ces dernières semaines qu'il y avait un élan démocratique, un désir de politique qui pouvait porter les Français vers les émissions politiques, qui font toutes de très bons scores depuis la rentrée. Cependant, les gens n'auraient peut-être pas autant plébiscité une interview. "Le public en a assez des émissions verrouillées" estime Denis Muzet, sociologue et président de l'institut Médiascopie. "Ils veulent des débats ouverts, des débats de fond, des face-à-face où chacun a le temps d'exprimer ses idées".

Contre-offensive médiatique de l'UMP

Et justement ce goût des téléspectateurs pour le débat et les idées de fond, l'UMP aimerait en bénéficier davantage... Cela fait plusieurs jours que le parti majoritaire se plaint de la surexposition médiatique des socialistes, estimant qu'il y a un déséquilibre, que les chaînes et les radios en font trop pour une élection interne à un parti. Désormais, l'UMP lance sa contre-offensive médiatique : la première convention thématique de la majorité, prévue mardi soir sera donc diffusée en direct sur La Chaîne Parlementaire (17h45 à 19h). Maintenant c'est au tour de l'UMP d'être sous le feu des projecteurs, estime Marc-Philippe Daubresse, numéro 2 du parti : "après cette séance jusqu'à plus de soif de parti socialiste, on attend d'être à nouveau invités dans les médias pour expliquer que le projet des socialistes est complètement fallacieux".

On devrait en effet entendre davantage les membres du parti majoritaire dans les prochaines semaines, comme l'impose la règle du temps de parole édictée par le CSA. Pour faire très simple, quand une chaîne ou une radio accorde une heure de temps d'antenne à l'opposition, elle doit accorder entre une heure et demi et deux heures à la majorité. Effectivement, certains médias n'ont pas respecté ces dernières semaines ce principe et le conseil supérieur de l'audiovisuel a d'ailleurs prévu un rappel à l'ordre. Mécaniquement, il y aura donc plus de membres de l'UMP sur les plateaux dans les prochaines semaines. mais en revanche, pas question de tomber dans le travers inverse : "C'est faux de dire que le PS ne pourra plus parler, c'est faux de dire qu'on entendra trois, quatre ou cinq fois plus l'UMP. Si c'est le cas, le CSA interviendra" prévient Christine Kelly, membre du conseil. "Il faut de l'équilibre dans un sens et dans l'autre".

Le temps de parole d'Audrey Pulvar pas décompté

Le conseil supérieur de l'audiovisuel se prononce aussi sur une autre question, celle du temps de parole d'Audrey Pulvar. Certains médias avaient laissé entendre que les prises de positions publiques de la journaliste, qui est aussi la compagne d'Arnaud Montebourg, pourraient être comptabilisées dans le temps de parole du PS. pas du tout, affirme ce soir Michel Boyon, président du CSA : "elle n'est pas membre d'un parti politique". En revanche, les choses changeront dès que le CSA donnera le top départ de la période électorale, vraisemblablement en janvier. A partir de là, "chaque personne, politique, journaliste ou artiste, qui prendra parti pour un candidat, sera décomptée en tant que soutien."

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