Mika de retour dans The Voice : "En France, c'est le seul pays au monde où les talents ont eu des grandes carrières"

The Voice entame sa 13e saison sur TF1 samedi avec Mika, Zazie, Vianney, BigFlo et Oli comme coachs. À quelques jours du lancement de sa tournée européenne, le chanteur des tubes "Love today" et "Elle me dit" retrouve son fauteuil rouge de coach dans l'émission de TF1.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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L’auteur, compositeur et interprète Mika. (RADIO FRANCE/ FRANCE INFO)

C’est en 2007 qu’avec son premier album Life in Cartoon Motion, l’auteur, compositeur et interprète atypique, Mika se fait connaître du grand public. Depuis, il a arpenté les scènes du monde entier, offrant six albums studio dont le dernier Que ta tête fleurisse toujours intégralement composé de chansons en français. Parallèlement à cela, il est connu pour être un des coachs emblématiques de l’émission The Voice sur TF1. Après avoir quitté le show en 2019, même s’il y a fait quelques apparitions depuis, il se rassoit sur un des fauteuils rouges, samedi 10 février à 21h10 pour la saison 13, entouré de Zazie, Vianney, BigFlo et Oli. 

franceinfo : Vous étiez revenu pour l'édition anniversaire des dix ans en 2021 et puis pour une soirée seulement l'année dernière. Alors pourquoi avez-vous arrêté et pourquoi revenez-vous dans The Voice ? 

Mika : Parce qu'il faut arrêter ! C'est super important parce que si on fait quelque chose d'une manière trop récurrente, on ne peut pas changer. Et c'est important de changer. C'est important d'évoluer. C'est important d'ouvrir de nouvelles portes en soi-même. Quand les gens disent par gentillesse et par amour, souvent, "Ne change pas", je réponds : mais non, il faut toujours changer. 

Vous n'êtes plus le même coach qu'avant ? 

J'ai changé sans faire semblant d'être quelqu'un de différent, pour vraiment ne pas penser à ce que les gens pensent de moi. Il faut être complètement libéré de ça. Il faut s'en aller, peut-être, pour revenir. J'aime bien faire plein de choses et si j'ai le droit de faire beaucoup de choses, mes concerts, écrire, dessiner, m'exprimer et aussi faire de la télévision pour le grand public... J'adore, parce que faire de la télévision pour le grand public, faire un album, faire aussi des projets philharmoniques avec la Philharmonie de Paris, tout ça peut coexister, ça peut cohabiter. 

Vous serez pour cette saison aux côtés de Zazie, Vianney, BigFlo et Oli. Zazie et Vianney, vous les connaissiez, mais les deux frères ?  

Je ne les connaissais pas du tout. Je les avais rencontrés une ou deux fois quand j'ai fait le super coach l’année derrière, mais je n'avais pas vraiment compris qui ils étaient. Et là, franchement, c'est une grande découverte. Le début d'une amitié même. 

Si vous aviez un mot, un adjectif pour définir chacun d'entre eux. 

Je trouve que Zazie est vraiment en paix avec elle-même et ça lui permet d'avoir encore plus d'empathie sans être banale. Elle est empathique, elle est intelligente, elle est pointue et c'est super, ça donne une énergie positive et généreuse, énorme. Les meilleurs moments de Vianney, c'est quand il s'oublie. Quand il oublie qu'il est en train d'être filmé et là, il commence à parler comme le geek dans le studio. Et ça, c'est charmant parce qu'on voit vraiment le rêveur ambitieux qu'il est. BigFlo et Oli, c'est difficile parce qu'il faut les séparer. Une complicité de frère très touchante. Toute l'émotion qui émane d'eux vient de la complicité et de l'amour qu'ils se portent. Ça permet à BigFlo d'être le comique, le comédien, de prendre la scène, mais en même temps, il n'aime pas la lumière. C'est pour ça que ça marche. Oli, c'est plutôt le cœur, un peu plus silencieux, c'est plutôt l'émotion. Ensemble, ils sont très complémentaires. 

Pourquoi un talent vous choisit-il ? Que vient-on chercher avec vous ? 

Je me pose toujours cette question parce que la plupart du temps, je les fais pleurer dans les coachings ! 

Vous êtes dur ? 

Non, je ne suis pas dur, mais je dis qu'il ne faut pas gaspiller cette opportunité. Ils arrivent et il ne faut pas tomber dans le piège de faire de la télévision. S'ils ne font que de la télé, ils ne vont pas penser à construire une carrière et ils vont le regretter pour le reste de leur vie.

"C'est ce truc magique, une petite performance, une petite audition qui peut changer ta vie. Avec The Voice en France, c'est concret, c'est vrai." 

Mika, artiste

à franceinfo

Vous, vous avez changé la vie de Kendji Girac parce qu'il était dans votre équipe. Il a gagné. Aujourd'hui, c'est une star. Vous sentez-vous une responsabilité particulière ? 

Une responsabilité, non. Je suis heureux. The Voice en France, c'est le seul pays au monde où les talents ont eu des grandes carrières. Il n'y a jamais eu une star qui est sortie de The Voice USA et pourtant ils font deux saisons par an, là-bas avec de grandes stars qui sont dans les fauteuils et la même chose en Angleterre. Il n'y a jamais eu une star qui est sortie de The Voice UK. 

Pourquoi ? 

Je ne sais pas. Peut-être qu'en France c'est moins la démonstration vocale et moins d'acrobaties de virtuoses. Et il y a des choses qui sont un peu plus atypiques. Une confluence de différentes cultures, de styles qui ont le droit de rentrer dans l'émission, de s'exprimer. Kendji en est un exemple. Mais si on fait la liste des gens on ajoute Lou-Ann, Slimane, les Fréro Delavega, Claudio Capéo, c'est déjà pas mal. 

Que ressent-on lors d'une audition à l'aveugle quand un candidat chante une de vos chansons ? 

Malaise ! Je ne sais pas pourquoi, je ne sais pas. C'est très intime, voilà. 

Vous ne vous retournez jamais dans ces cas-là ? 

Je me retourne si ça arrive. Mais je pense que tout le monde le dit, c'est assez osé, dans une audition à l'aveugle, de chanter une des chansons des coachs et si quelqu'un le fait, il faut avoir une bonne raison pour le faire. 

Auriez-vous pu faire The Voice si ça avait existé quand vous avez démarré votre carrière ? 

J'aurais essayé, mais je ne sais pas si ça aurait marché. Je ne sais pas. 

Vous avez déjà commencé à enregistrer pas mal d'émissions. Comment est cette saison ? 

C'est comme une fusée de la NASA. Ça part dans tous les sens et ça va très vite. Et c'est aussi touchant que c'est drôle. Je ne sais pas pourquoi on oubliait qu'on était en train de faire une émission télé, on n’était jamais fatigués pendant ou après les tournages. 

Votre tournée, l’Apocalypse Calypso Tour, démarre le 26 février à Clermont-Ferrand puis il y aura Bordeaux, Lille, Brest, Nancy, Grenoble, Montpellier, Paris le 25 mars etc. La scène est votre moment préféré ? 

C'est un moment très important. C'est un moment que je cherche à cultiver comme une vraie partie de ma vie qui n'a rien à voir avec moi dans la vie normale. 

Mais qui êtes-vous ? 

Je suis cette personne qui a commencé à monter sur scène à l'âge de huit ans. J'ai toujours gardé une séparation entre cette personne sur la scène et je switche, je suis quelqu'un d'autre en dehors de la scène. Je n'ai pas honte de le dire. C'est un énorme privilège d'avoir le droit d'être deux personnes. 

La personne sur scène est complètement dingue ou pas ? Parce que vous proposez des choses incroyables. 

La personne sur scène ne se pose pas de questions, prend des risques, n'a pas honte même de son corps. Je suis super pudique, je suis insupportablement timide. 

Vous avez un petit scoop pour nous ? Que préparez-vous ? 

Quand on parle de l'apocalypse, ça peut avoir l'air super dramatique, mais non. C'est fait d'une manière très concept pop. C'est un 'concept concert', il y a toute une histoire. Et cette idée que si c'est l'apocalypse, qu'est-ce que tu ferais ?

Avec pas mal de chansons en français puisque votre dernier album est intégralement en français. 

Ce qui est beau, c'est le mélange. Ce mélange, cette érosion entre la différence des langues. 

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