Les acteurs de l'audiovisuel réunis pour plancher sur l'avenir des séries françaises
Les séries télé ont le vent en poupe... mais la France a bien du mal à profiter de cette tendance. C'est même l'un des pays d'Europe où les séries américaines sont les plus regardées, selon une étude de Médiamétrie. Autant en Espagne, en Italie, au Royaume-Uni... les productions nationales sont plébiscitées, autant en France ce sont "Les Experts", "The Mentalist", "Castle" ou encore "Dr House" qui caracolent en tête des audiences. "Le public compare l'efficacité de nos séries à l'aune des séries américaines" reconnaît Thierry Sorel, responsable de la fiction à France 2. "On doit encore travailler pour progresser et arriver à un niveau des séries américaines" .
"La production audiovisuelle en France n'est pas assez réactive"
Tout le monde s'accorde pour dire que ce n'est pas un problème de créativité, ni de budget. En revanche, une partie des talents français - scénaristes, réalisateurs - préfèrent se tourner vers le cinéma, ce qui n'est pas le cas en Espagne ou en Italie. Ensuite, la production audiovisuelle en France n'est "pas assez réactive" affirme Hervé Hadmar, scénariste et réalisateur (Pigalle la nuit, Signature). "Entre deux saisons, il peut se passer un an et demi, deux ans. C'est trop long ! Les Britanniques, eux, sont capables de faire 10 épisodes d'une série par an. C'est plus dynamique."
Dix épisodes par an, voilà qui est beaucoup plus attractif pour les chaînes étrangères, car cela leur garantit un volume de diffusion. La lenteur de la création française est donc un handicap pour l'exportation. Les séries françaises ne sont aussi présentes à l'international qu'elles pourraient l'être, alors que d'autres pays, dont la culture est moins connue, dont la langue est moins répandue, s'en sortent mieux. "Le Danemark, la Suède réussissent à vendre des séries innovantes avec des sujets pourtant très nationaux" note Jean-François Boyer, producteur et président de l'association pour la
promotion de l'audiovisuel. On peut citer l'exemple de "Borgen", une série danoise sur les arcanes de la vie politique à Copenhague, qui a a cartonné à l'international. "Il est temps de nous demander : est-ce que nos séries reflètent la société française ? C'est d'abord là-dessus qu'il faut travailler" affirme Jean-François Boyer.
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