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Jérôme Cazadieu, directeur de la rédaction de L'Équipe : "Le Mondial de foot, c’est notre élection présidentielle"

Jérôme Cazadieu est l'invité de Célyne Baÿt-Darcourt dans "Infos médias" mercredi. Le directeur de la rédaction du journal "L'Équipe" revient sur le dispositif déployé par le quotidien à l'occasion de la Coupe du monde de football (14 juin - 15 juillet).

Article rédigé par franceinfo, Célyne Baÿt-Darcourt
Radio France
Publié
Temps de lecture : 5min
Jérôme Cazadieu, directeur de la rédaction de "L'Équipe". (JEAN-CHRISTOPHE BOURDILLAT / RADIO FRANCE)

À une semaine du lancement de la Coupe du monde, l’équipe de France de football continue sa préparation à Clairefontaine. Pour leur dernier match de préparation, les Bleus affronteront les États-Unis (samedi soir, à 21 heures sur TF1), à Lyon. S'ensuivra le départ pour la Russie, pour les joueurs... et les médias. L'Équipe enverra sur place 26 de ses journalistes, dont 11 qui suivront les joueurs français à l'occasion de ce rendez-vous considéré par Jérôme Cazadieu, directeur de la rédaction du journal, comme leur "élection présidentielle."

"On espère une progression de 20% de nos ventes"

La rédaction se tient prête pour l'évenement sportif le plus vendeur, "devant les Jeux olympiques. C’est notre élection présidentielle, elle a lieu tous les quatre ans", rappelle Jérôme Cazadieu. "Cette année on a la chance d’avoir une Coupe du monde qui a lieu en Russie, avec un décalage horaire plutôt favorable. On espère réaliser nos meilleures ventes et audiences", annonce-t-il.
Jérôme Cazadieu estime que le journal connaîtra une hausse des ventes de 20% en kiosque, uniquement pour le premier tour de la compétition, soit les trois premiers matchs de chaque sélection. Le site et la chaîne l’Équipe TV devraient eux aussi bénéficier de cet intérêt pour la compétition.

Le directeur de la rédaction reste néanmoins à l’affût du parcours des Bleus, lesquels sont considérés comme favoris du groupe C, dans lequel figurent également l'Australie, le Pérou et le Danemark. Une qualification et de bonnes performances face aux nations les plus compétitives seront les ingrédients susceptibles de faire décoller les ventes et les audiences : "Il faut que les Français franchissent les huitièmes et aillent un peu loin pour monter à des hauteurs de vente très importantes. L’identité de l’adversaire et la qualité des matchs sont des éléments à prendre en compte pour nos lecteurs et auditeurs, très spécialistes en la matière."

La formule gratuite du contenu web sera, comme à l'accoutumée, consacrée au "direct des matchs, les informations en temps réel, ce qu’il faut savoir". La partie payante est réservée aux "analyses, et à la "pause caviar" qui aura lieu tous les midis, qui proposera six contenus exclusifs de la part de notre rédaction." 

"Le reste de l'actualité sportive passera au second plan"

Pour cette 21e édition de la Coupe du monde, les matchs les plus tardifs débuteront à 20 heures. Cet horaire devrait permettre à la rédaction d’affiner son numéro quotidien qui est généralement bouclé aux alentours de minuit les jours de match. 

Le reste de l’actualité sportive "passera fatalement au second plan" analyse Jérôme Cazadieu, malgré le tournoi de Wimbledon, l’un des tournois de tennis les plus importants de de l’année. Le directeur de la rédaction rappelle "qu’en 2000, l’équipe de France avait été championne d’Europe et que le même jour, Amélie Mauresmo avait gagné le titre à Wimbledon. Elle avait été éclipsée par cette victoire de l’équipe de France."

Les rencontres seront notamment commentées par Yoann Riou sur la chaîne l’Équipe. Et si certains matchs seront diffusés sur la chaine à péage beIN SPORTS, d’autres, notamment ceux de l'Équipe de France, pourront quant à eux être suivis sur TF1. L'Équipe TV sera ainsi en mesure d'accompagner ses commentaires d'images des matchs commentés.

"Nous devons garder notre indépendance"

À l'occasion du vingtième anniversaire du sacre mondial des Bleus, le journal a de nouveau mis en vente le numéro du 13 juillet 1998, écoulé à plus d'1,5 million d'exemplaires. Une période pendant laquelle on a reproché au quotidien de mener une campagne anti-Aimé Jacquet, alors sélectionneur de l’époque.
"Il faut remettre les choses dans leur contexte. Aimé Jacquet avait été nommé à la suite de la déception du match entre la France et la Bulgarie et ce sont tous les médias qui attendaient que les Bleus se remobilisent car ils ne jouaient pas très bien. Cela a nourri des critiques. L’Équipe a participé à celles-ci, il a parfois été à l'origines de certaines critiques. Mais en faisant le bilan de cette époque aujourd’hui, tous les médias ont été concernés par ces critiques."

Cette épisode ne change en rien la manière d’aborder l’actualité des Bleus, ni leurs prestations : "Ce qui est important pour nous, ce qui fait notre force, c'est de donner des informations, de livrer nos analyses. Nous ne sommes pas partenaires de l’équipe de France. Nous sommes un média, nous devons garder notre indépendance et s’il se passe quelque chose qui peut être source d’inquiétude, nous le dirons. Nous ne travaillons pas pour la Fédération française de football", réaffirme Jérôme Cazadieu.

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