Éric Lavaine, réalisateur de la série décalée "Benoît Gênant" sur TMC : "Ça représente 380 pages de vannes"

Dans cette série, diffusée le vendredi soir, l'humoriste Artus interprète un agent immobilier incompétent, fainéant et sans filtre.
Article rédigé par Célyne Baÿt-Darcourt
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 7 min
Éric Lavaigne, le 11 janvier 2024. (RADIOFRANCE / FRANCEIFNO)

Éric Lavaine signe la série humoristique Benoit Gênant, avec l’humoriste et acteur Artus qui est diffusée sur TMC à partir du vendredi 19 janvier. Éric Lavaine, le réalisateur des films Incognito (2009), Bienvenue à bord (2011), Barbecue (2014) ou encore Retour chez ma mère (2016), avait déjà été directeur artistique sur la série H (Canal+) ou encore scénariste dans "Les Guignols de l’info" toujours sur Canal+.

Il continue de s’amuser avec cette série qui raconte les péripéties d'un agent immobilier qui porte bien son nom puisqu'il s'appelle Benoît Gênant. Au total, 12 épisodes de 26 minutes durant lesquels cet agent gênant, bête, nul, lourd et sûr de lui, se retrouve constamment dans des situations cocasses avec en face, parfois, des célébrités, des vraies comme Franck Dubosc, dont il est friand.

franceinfo : Une des premières scènes de la série le montre en train de dormir dans un appartement qu'il squatte. Comment vous est-elle venue à l'esprit ?

Éric Lavaine : J'ai envie de dire que c'est la première scène qui a un peu débloqué l'écriture, puisqu'en fait, le nerf de la guerre, en dehors du génie d'Artus, d'Estéban et d'Ornella Fleury, c'est quand même l'écriture qui est, en fait, le moment le plus angoissant pour moi. Il y a 12 épisodes de 26 minutes, ce qui représente 380 pages de vannes. Là par exemple, si vous me demandez une vanne, je n'en ai pas une. Je crois que j'ai tout donné. Il n'y en a plus ! Mais cette première séquence d'ouverture présente bien le mec qui n'en a rien à foutre de rien. C'est un personnage qui me plaît et ça donnait un peu le ton de la série.

Qui vous a inspiré ce personnage improbable ?

Alors pas Stéphane Plaza, que j'aime beaucoup ! C'est l'idole de Benoît Gênant qui se dit : "Stéphane a réussi grâce à la télé et moi, je vais réussir grâce aux réseaux sociaux". Il y a un truc particulier chez les agents immobiliers, c'est que c'est quand même une des seules professions, avec peut-être acteur ou réalisateur, où on peut se décréter agent immobilier du jour au lendemain. Il y a donc un nombre de charlots dans ce métier... C'est quand même la profession des menteurs numéro 1. Voilà, cela m'a été inspiré par plein de personnes.

Vous avez imaginé cette série avec Maurice Barthélemy, un ancien Robin des Bois, on sent bien sa patte, son côté complètement fêlé. Êtes-vous aussi barré que lui ?

Non. Enfin, je suis beaucoup moins barré que Benoît Gênant et Maurice également, mais je pense qu'on a tous un côté Benoît Gênant en nous. C'est-à-dire la manière dont parfois on a des idées qui nous passent à travers la tête, des horreurs qu'on peut sortir entre potes.

"Nous, il nous reste un petit filtre... ce que n'a pas notre ami Gérard, un comédien connu, quand il est filmé."

Éric Lavaigne

franceinfo

Artus est très bien entouré avec Estéban, Ornella Fleury et puis il y a des guests comme Mathilde Seigner, Franck Dubosc, François-Xavier Demaison et le fameux Stéphane Plaza. D'ailleurs, on ne vous a pas demandé de retirer ce dernier ?

Non, pas du tout. Puis je crois qu'il est toujours diffusé sur cette grande chaîne de l'immobilier qu'est M6. Stéphane est un copain, c'est un mec qui est une bonne personne. En fait, c'est très inspirant les émissions de Stéphane.

"Ce qui est génial avec l'immobilier, c'est qu'en fait on rencontre tous les milieux sociaux."

Éric Lavaigne

franceinfo

Dans l'immobilier, vous pouvez louer une chambre de bonne à un petit étudiant, mais également vous pouvez louer un superbe appart à un milliardaire et vous pouvez rencontrer des gens connus. C’est le point commun d'ailleurs avec les chauffeurs de taxi, c'est que tous les agents immobiliers à un moment ont fourgué quelque chose à une personnalité. Que ce soit Dubosc, Mathilde, François-Xavier ou autres, ils jouent leur propre rôle et comme en plus, Benoît Gênant est un espèce de fan absolu des célébrités, ça donne de bonnes situations.

Je m'attendais à voir Alexandra Lamy, qui est votre actrice fétiche. Vous avez tourné quatre films avec elle. N'était-elle pas disponible ?

En effet ! J'ai commencé à écrire une histoire pour elle et une de ses amies et finalement elle n'était pas disponible. Peut-être la saison 2.

Parce qu'il y aura une deuxième saison ?

On espère ! Ça dépendra vraiment du public.

Ce que propose TMC avec Benoît Gênant est un ton rare à la télé. Je suis assez étonnée de voir que cela passe sur cette chaîne-là. Est-ce la chaîne qui est venue vous chercher ?

C'est TF1 donc TMC. Moi je trouve que c'est extrêmement courageux de leur part. Quand on a présenté la série au Festival de La Rochelle, le premier truc que les gens me disaient c'est : "TF1 a acheté ça ?"

Ça fait plus série Canal+ !

Je pense qu'ils ont une volonté de se renouveler, de rajeunir un peu leur audience. Si cette série avait été sur une plateforme ou sur Canal, ça aurait été assez logique. Et là je trouve que c’est super d'être sur TF1 et ça permet surtout aux gens, notamment via son streaming gratuit de voir une série drôle.

Douze épisodes de 26 minutes, c'est un format inhabituel. Pourquoi ce choix ?

Généralement, quand vous avez une intrigue, un pitch intéressant, on peut le développer en 26 minutes. C'est le bon format. Et puis quand même, Benoît Gênant est très fatigant donc c'est bien, 26 minutes avec lui. Si un jour ce personnage de Benoît Gênant, incarné par Artus, cartonne, pourquoi ne pas faire un long métrage, mais pour l'instant, je trouve que ce format de 26 minutes est bien adapté.

Dites-vous encore que vous êtes le réalisateur de Intouchables ?

Je dis ça parce que ce qui est toujours très gênant, c'est que quand les gens qui ne me connaissent pas me demandent "Quel film as-tu fait ?", je m'aperçois que parfois ils ne connaissent rien de ce que j'ai fait, donc autant prendre un grand film puisque peu de gens connaissent les réalisateurs. Encore une fois, je remercie Olivier Nakache et Monsieur Toledano puisque je me suis attribué Intouchables de nombreuses fois.

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