David Médioni, fondateur du magazine littéraire en ligne "Ernest" : "On ne juge pas les gens sur leur lecture"
Il y a un an, David Médioni fondait "Ernest", une revue en ligne qu'il était venu présenter dans "Info médias". Le rédacteur en chef revient sur l'évolution du magazine et son développement pour les mois à venir.
Ernest souffle sa première bougie. La revue littéraire en ligne créée en juin 2017 se fait progressivement une place parmi les magazines du genre. David Médioni, son fondateur et rédacteur en chef, dresse le bilan de cette première année avec Célyne Baÿt-Darcourt.
Objectifs atteints
Un an après sa création, Ernest rassemble 700 abonnés payants et 12 000 visiteurs uniques par mois. Les objectifs sont largement atteints en matière de fréquentation du site. Des chiffres non négligeables qui témoignent du bon essor de ce nouveau magazine. David Médioni et ses équipes songent aujourd’hui à accélérer le développement de cette entreprise qui compte "parmi les entreprises finalistes au Tank Media à Paris, un lieu incubateur de start-up médias".
La prudence est toutefois de mise en terme de développement puisque le rédacteur en chef retient le parcours de certains médias "qui expliquaient qu’ils allaient révolutionner le journalisme, révolutionner la presse et qui n’ont malheureusement pas réussi à tenir un plan de développement et de business plan. Nous essayons de suivre le nôtre pas à pas", explique David Médioni. Pour cela, il table sur la création d’un club de lecture du XXIe siècle sur Facebook et la mise en place d’ateliers d’écriture "façon Ernest, festifs, dans des lieux variés, inédits et étonnants. Nous avons également d’autres idées, comme par exemple celle d’une newsletter nouvelle et originale que l’on créera, je l'espère, en fin d’année", projette le fondateur.
"Notre but est de vous donner envie de lire"
La démarche d’Ernest est de parler de littérature à tous et sans se revêtir l'image d’un média élitiste. David Médioni se refuse à tout "mépris ou jugement des lecteurs qui peuvent aimer Diane Ducret et Albert Camus ou Paul Ricœur. Nous ne voulons pas juger les gens sur leur lecture."
Le média souhaite rassembler les lecteurs et faire office de librairie numérique. "Lorsque vous vous rendez dans une librairie, vous avez notamment affaire à des bandes dessinées, des mangas, de la philosophie. Nous fonctionnons de la même manière : vous pouvez retrouver de la poésie le lundi matin, mais aussi des articles sur l’imaginaire et même sur la relation entre le football et la lecture en ce moment. Il s’agit d’un mélange culturel, ces genres ne sont pas incompatibles."
L’inspiration littéraire est le mot d'ordre du magazine. La revue en ligne ne se définit pas comme un site de critique littéraire, comme le souligne son fondateur : "Notre but est de vous donner envie de lire, de vous inspirer, de faire découvrir ou redécouvrir des auteurs et leurs œuvres. Il est très important pour nous de mélanger tous les genres car nous adorons cela à la rédaction d’Ernest."
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