Charlie Hebdo : le travail des médias examiné par le CSA
L'attentat à Charlie Hebdo, la traque des suspects, les prises d'otage... Un groupe de travail du CSA est en train d'examiner toutes les images diffusées, tous les reportages réalisés ces derniers jours. "On n'exclut pas des sanctions" , nous dit-on en interne. Demain, tous les patrons des chaînes de télévision et des radios d'information sont convoqués au siège du CSA pour une "réflexion commune" , qui ressemble beaucoup à une séance de recadrage. Depuis mercredi, il y a eu "des difficultés" dans le traitement médiatique, dit Olivier Schrameck, le directeur du CSA. Autrement dit, des dérapages et des erreurs.
comprendre des erreurs dans le traitement des événements de ces derniers jours. //
Il ne s'agit pas évidemment de faire la leçon ou de pointer du doigt tel ou tel, d'autant que Radio France fait partie des médias qui sont reçus demain au CSA. Mais les critiques s'orientent principalement vers deux choses. Tout d'abord, le choix des images diffusés sur les chaînes de télévision. Déploiement des forces de l'ordre filmé en gros plan, assaut retransmis en direct, ou encore diffusion de la vidéo du policier tué mercredi alors qu'il était à terre. Une vidéo choquante qui a été parfois floutée, parfois diffusée telle quelle. Le CSA se penchera sur ce problème demain.
Des informations sensibles révélées
Autre problème : la révélation d'informations sensibles, comme le fait que des otages étaient cachés dans la chambre froide du supermarché casher. Cette information très forte, révélée sur un plateau télé, aurait pu bien sûr mettre en péril la vie de ces otages. Par ailleurs, l'identité des frères Kouachi a été révélée par un journaliste, en pleine traque, obligeant les autorités à réagir. Des représentants du ministère de l'Intérieur seront d'ailleurs présents demain au CSA pour discuter avec les patrons de chaînes et de radios.
Comment trouver l'équilibre ? Comment faire pour concilier deux impératifs, informer et protéger, alors que l'attente des téléspectateurs est très forte ? Faut-il établir des règles ? Toutes ces questions se poseront demain au CSA. Le débat est particulièrement sensible en cette semaine où l'on défend justement la liberté d'expression.
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