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"Un mois chez les filles", renaissance d’une pépite.

Les éditions Stock rééditent un texte paru en 1928 et tombé depuis aux oubliettes, ça s'appelle "un mois chez les filles", une plongée dans la prostitution des années folles. L'auteur, Maryse Choisy, disparue en 1979 était une femme de caractère.
Article rédigé par Anne Chépeau
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
  ("Un mois chez les filles", des Maryse Choisy)

Elle est née en 1903 à Saint Jean de Luz, mondaine, brillante, diplômée de Cambridge, passionnée de psychanalyse, patiente de Freud, grande voyageuse, elle se lance dans le journalisme et publie donc en 1928 ce livre qui est un reportage.

Avant-gardiste, elle fait de l'investigation en immersion. Pour mener l'enquête et dénoncer les maisons  closes, Maryse Choisy se fait embaucher, non pas comme prostituée, mais comme femme de ménage, ou auxiliaire de mère maquerelle, dans les caboulots de Paris et de Province, du plus chic au plus poisseux.

"c'est un mélange d'Arletty, de Colette et d'Albert Londres !"

Comme l’explique Sylvie Delassus, éditrice chez Stock, "c'est un mélange d'Arletty, de Colette et d'Albert Londres !" De l'humour, de la gouaille et de l'humain. En parlant d'une fille des Batignolles, Maryse Choisy écrit : "son nez regarde les aviateurs, ses seins regardent son nez, ses yeux ne regardent rien, la bouche lui sert à tout, elle a peut-être un cerveau, je dis peut-être car rien n'est impossible à Dieu".

Quand il parait en 1928 le livre rencontre un immense succès au parfum de scandale, 450.000 exemplaires vendus, "Un mois chez les filles" est un témoignage de l'époque qui n'a pas pris une ride, alors qu’après le procès du Carlton de Lille le débat est relancé sur la prostitution.

Dans les années trente Maryse Choisy rencontre Teillard de Chardin et…Dieu, elle devient bigote au point d'effacer son passé, de renier son œuvre.

"Un mois chez les filles" de Maryse Choisy est édité chez Stock.

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