"Trahisons", TgStan fidèle à Pinter
Ce texte a d'abord été adapté de l'anglais au flamand, puis au français, qui n'est pas la langue maternelle des comédiens, ce qui donne toujours avec TgStan un naturel et une fragilité qui touchent.
Un récit qui commence par la fin
Pour corser l'exercice, cette pièce, "Trahisons" qui est un classique trio amoureux - la femme, le mari, l'amant - est construite à l'envers, elle commence par la fin, quand le couple illégitime se revoit deux ans après avoir mis un terme à son histoire et qu'elle annonce à son amant, qui est en plus ami du mari, que le dit époux savait tout de leur relation depuis longtemps déjà.
Ce parti pris de raconter à rebours du temps dédramatise, allège.
Harold Pinter, expert en complexité humaine, donne de la matière théâtrale. Il remonte vers la source de certains faits, c'est logique. Mais la force du texte c'est que ce n'est pas parce qu'on va vers le passé qu'on comprend mieux les raisons de cette trahison.
Le personnage du mari, qui pourrait être une victime est en fait le plus fort, celui qui a compris que la solitude est une terre paisible. Chez Pinter, il y a des silences, du jeu sans texte que la compagnie TgStan exploite à merveille, les personnages sont à nu et le public a l'impression qu'on lui tend un miroir.
"Trahisons" d'Harold Pinter par la compagnie TgStan au théâtre de la Bastille à Paris jusqu'au 5 juillet.
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