"The voices" : l'horreur rose bonbon
Avec ce nouveau film, Marjane Satrapi semble bien loin de l'univers de ses premiers films, de "Persepolis" notamment, ce film d'animation dans lequel, il y a une quinzaine d'années, elle évoquait la révolution islamique en Iran. On retrouve pourtant dans "The voices" le goût de cette cinéaste, peintre, auteur de BD, pour les univers kitsch et graphiques, et pour le mélange des genres, qui collent parfaitement là à la schizophrénie du personnage principal, incarné par Ryan Reynolds.
Jerry est un jeune homme souriant et enfantin, évoluant dans une petite ville américaine parfaitement ennuyeuse, un employé modèle qui a tout de même une fâcheuse tendance à trancher la tête des jolies filles quand il oublie de prendre ses médicaments…
Et même si l'histoire et ses rebondissements ne sont pas très surprenants, ce mélange des genres et des couleurs fonctionne, la pire noirceur dans un décor rose bonbon, la monstruosité et l'innocence, l'horreur et le rire. Cela donne un film étrangement amusant avec un tueur bizarrement attachant, comme le revendique Marjane Satrapi :
"On me dit que le film est transgenre mais la vie elle-même est transgenre. C'est à la fois une comédie, un film d'horreur, un thriller, un drame, avec des moments émouvants, et ça me plait pour ce que ça raconte sur la vie, sur la compassion que je peux avoir pour quelqu'un qui, sur le papier, est abject, mais qui en même temps est malade. Ca nous gêne parce que ça nous fait penser à notre enfance. Les enfants disent ce qu'ils pensent et ils peuvent faire très très peur. Mais cela, on ne peut pas le dire !"
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