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"The grand Budapest hotel", de Wes Anderson

Dans The grand Budapest hotel on retrouve l'univers très singulier et loufoque de Wes Anderson, mais avec, pour la première fois en toile de fond, un propos politique et historique.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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Dans les années 30, on assiste à la montée du fascisme et Wes Anderson nous raconte l'histoire d'un concierge raffiné et dévoué, le concierge d'un établissement thermal très luxueux de l'Europe de l'est, incarné avec beaucoup d'élégance par Ralph Fiennes, qui au moment où la barbarie va commencer à faire son oeuvre va se retrouver impliqué dans une sombre affaire d'héritage.

Ces aventures sont racontées à la manière de Wes Anderson, en restant fidèle à l'univers qu'il n'a cessé de déployer dans ses précédents films de La famille Tenenbaum à Moonrise kingdom. Il construit des décors ultra stylisés et très colorés, adopte un ton à la fois loufoque et décalé, dessine des personnages farfelus et excentriques et assume son coté anachronique pourrait-t-on dire. C'est d'ailleurs au cinéma des années 30 qu'il se réfère lorsqu'il parle de ce film.

S'il s'intéresse à l'histoire c'est grâce à son auteur favori, l'écrivain autrichien Stefan Zweig qui a beaucoup écrit sur le lent suicide de l'Europe a cette époque et qui s'est donné lui-même la mort en 1942 alors qu'il était en fuite au Brésil.

Il y a dans ce film, l'idée d'une lente descente aux enfers, de la destruction de tout un monde, même si tout est inventé, même si Wes Anderson met en scène un pays imaginaire, même s'il invente des officiers d'opérette, communistes ou fascistes, auxquels le personnage principal en fuite à travers l'Europe va devoir faire face.

Il reste dans le registre de la comédie et du burlesque, mais il oppose sa fantaisie, sa poésie, sa mélancolie, à la barbarie et cela donne une certaine profondeur à son cinéma.

The grand Budpaest hotel a valu à Wes Anderson le Grand prix du jury au dernier festival de Berlin.

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