"Rester vertical" : Guiraudie le conteur
Alain Guiraudie a beau être un artiste dans son époque, il connait ses classiques et sait parfaitement la mécanique du conte. Léo est censé rendre un scénario à son producteur qui le traque au téléphone, mais il préfère prendre la route à la recherche du loup. Il passe par les paysages arides et sauvages du Causse de Lozère, rencontre une bergère avec laquelle il a très vite un enfant. Mais la princesse s'en va et le plante au milieu des moutons. Léo croise une fée pas farouche dans le marais poitevin, un clochard au Havre, des paysans homosexuels, dont un ogre finalement très sympa, bref, une humanité de bric et de broc, des solitudes actuelles qui parviennent à cohabiter.
Encore une fois Alain Guiraudie filme la nature avec force et poésie
Il se joue des codes sociaux, montre l'homosexualité sans complexe, met du fantastique dans le banal et aborde des sujets pas évidents comme l'euthanasie et la monoparentalité masculine. Inutile, comme ce fut le cas à Cannes, de le comparer à Pasolini, il est unique, qu'on adhère ou pas, dans cet univers cinématographique très formaté, ça fait du bien.
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