Prince compte double
Il fallait bien deux disques en même temps pour fêter le retour de Prince Roger Nelson dans le giron d'une maison de disque, puisqu'après une brouille de dix-huit ans, la star a décidé de se réconcilier avec Warner (c’est à la suite de leur divorce en 1996 que Prince avait d'ailleurs changé son nom en un symbole imprononçable, se produisant sur scène avec le mot « slave »-esclave- écrit sur la joue). Deux disques d'un coup c'est aussi une bonne façon de sortir les biscottos, histoire de montrer qu'à 57 ans, Prince n'est pas seulement la bête de scène que l'on connait, bonne à rejouer indéfiniment les mêmes vieux tubes ...même si ces nouvelles compositions leur accordent de nombreux clins d’œil (Gold Standard, titre à la rythmique pleine de cassures, version Kiss de la belle époque).
Mais deux disques d’un coup, est-ce bien raisonnable ?
Le premier, Art Official Age , un déroulé du funk sexy et carré que le chanteur adore, et qu'il manie à merveille, quitte à forcer un peu sur la voix de fausset, les gémissements féminins, et le vocoder (attention à l'effet "voix gonflé à l'hélium", insupportable plus de trois secondes).
Mais si ce premier opus a beau se vautrer un peu trop dans le satin et les roucoulades funky, il est finalement plus conventionnel que ce Plectrum Electrum enregistré avec 3rdeyegirl, le trio de musiciennes qui l'accompagnait sur sa dernière tournée Hit & Run. Ce deuxième album joue le contrepied du précédent, et roule des mécaniques à grands coups de riffs électriques sauvages, jusqu’à la caricature. Voix de fausset et guitares volume maximum, le Kid de Minneapolis , bête de scène, rappelle ses prouesses de studio et multiplie aussi les effets de manche...il peut se le permettre : sur les 25 titres arrivés aujourd'hui, les fans trouveront forcement leur bonheur.
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