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Patrice Pluyette se surprend à écrire un polar…

En 2008, sa "traversée du Mozambique par temps calme" avait autant séduit que dérouté ses lecteurs, Patrice Pluyette publie "la fourmi assassine" au Seuil et c'est une jolie surprise.
Article rédigé par Anne Chépeau
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 1min
  (La fourmi assassine © éditions du Seuil)

Voilà un auteur qui à l'oral se lance dans des digressions sinueuses, mais qui à l'écrit cisèle, condense son récit dans l'irrationnel pour le rendre concret ou c'est peut-être le contraire. Il ne voulait surtout pas faire un polar, mais en fait il écrit un bijou du genre, mais pour être honnête, il reconnait que oui, il voulait faire un polar mais qu'il n'osait pas. Ca commence par la disparition d'Odile Chassevent partie faire son footing et jamais revenu. Courir c'est s'échapper d'un mariage qui ne tient pas ses promesses, c'est oublier ce paysage néo-rural pour classes moyennes déclassées. Patrice Pluyette confie l'enquête à un flic qui déboule dans le roman aux Etats-Unis, on ne comprend pas pourquoi, l'auteur est un coquin, un brouilleur de pistes, qui balance des textes courts qui restent en l'air et qui se révèle en profiler expert du crime. Si meurtre il y'a eu, il y'a deux suspects et l'auteur a voulu les ausculter de l'intérieur. Ce court roman a des allures de scénario, en le lisant on voit ce qu'en ferait le réalisateur belge Bouli Laaners par exemple, la ferme glauque où le suspect Legousse vit entouré de poupées gonflables en regardant en boucle les parapluies de Cherbourg, c'est un bon début pour un polar.

"La fourmi assassine" de Patrice Pluyette aux éditions du Seuil.

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