Il ya de tout chez Pipo Delbono. Depuis près de 30 ans, cet artiste curieux, voyageur, mêle théâtre, images, danse, musique. On sent dans chaque spectacle l'influence de la chorégraphe allemande Pina Bausch, avec laquelle il a collaboré, une filiation évidente avec Fellini et surtout Pasolini.Une exubérance bien italienneOn rit, on pleure, c'est à la fois très pensé et pas du tout prise de tête, bref, c'est un show collectif et très personnel car Pipo Delbono est fâché avec le retour d'un certain théâtre bourgeois.Le plus touchant, c'est de voir sur scène, des gens qu'on cache habituellement, un ancien clochard, un trisomique pétri de tendresse et Bobo, très lourdement handicapé mental, sourd, muet, que Pipo Delbono a sorti de l'asile psychiatrique où il vivait depuis 45 ans !Le thèmeOrchidées aborde le vrai et le faux, le mensonge et la vérité, car Pipo Delbono explique que lorsqu'il regarde une orchidée, il ne sait jamais si elle est vraie ou en plastique.C'est lui qui mène ce spectacle, micro en main, on voit des images de Silvio Berlusconi pérorant, une vidéo sidérante du pape Benoit XVI médusé par une démonstration de gymnastes, des villages africains... C'est mêlé de textes classiques, de parties dansées très joyeuses.Un joli bazarTrès accessible, un peu longuet, mais vraiment bouleversant par moments, surtout quand Pipo Delbono montre sa mère agonisante qui lui récite Saint Augustin :"*Essuie tes larmes, ne pleure pas si tu m'aimes...* "De l'amour, de la colère, et de la politique. Pipo Delbono, très attaché à la France, dénonce aussi le retour chez nous d'un certain conservatisme.Orchidées, de Pipo Delbono, au théâtre du Rond-Point à Paris jusqu'au 16 février.DVD :Un coffret de trois films, très personnels, *Amore carne, La Paura, Grido,* édité par les films du paradoxe.