Led Zeppelin : Jimmy Page orchestre de nouvelles rééditions
Certains y verront une belle opération commerciale, et ce n'est pas faux si l'on sait que le fan moyen pourrait débourser jusqu'à 140 euros pour ces nouveaux objets et que les bonus disponibles dans les éditions "augmentées" sont des versions alternatives de leurs tubes, vite présentés comme CD "Companion", sorte de commentaire de textes du grand roman que serait la discographie totale de Led Zep.
Jimmy Page, guitariste de génie, gardien du temple depuis la fin du groupe il y a 34 ans, est aussi un businessman avisé, habile à faire sonner le tiroir-caisse. Mais ne jouons pas les rabats joie : on trouve aussi dans ces nouvelles sorties de quoi se faire plaisir (les titres live captés lors du concert donné à l’Olympia le 10 octobre 1969).
Une signature sonore inédite
Pourtant, les versions alternatives et remixées de chaque titre font, une nouvelle fois, office de marqueur pour mesurer l'ampleur du séisme que Led Zeppelin a provoqué au tournant des années 70 : une musique qui puise aux racines du blues, pour transcender les guitares avec les effets les plus modernes que l'époque offrait alors : l'aller-retour permanent entre le groove rageur de la voix de Robert Plant et les réverbérations supersoniques de Plant va inventer une signature sonore inédite, capable de résonner encore, trois décennies plus tard, comme une gigantesque claque.
Led Zeppelin, promis à des décennies de gloire, avait encore à offrir quand la disparition du batteur John Bonham a aussi signé l'arrêt de mort du groupe. 34 ans plus tard, cette explosion en plein vol laisse toujours aux fans, comme à Jimmy Page sans doute, un gout d'inachevé. A part un concert à Londres en 2007, où les trois survivants sont remontés ensemble sur scène, rien n'a pu réunir à nouveau Led Zeppelin. Si Robert Plant refuse la reformation malgré les millions, et continue la musique de son coté, Page, lui, voudrait bien faire fructifier l'héritage.
"Je me concentre désormais à travailler sur disons une incarnation"
Demandez-lui si ce n'est pas trop frustrant de ne jamais travailler sur de nouvelles chansons, et la réponse sera une pirouette : "Je m’implique dans divers projet avec Led Zep, parce que je préfère le faire de mon vivant (…). Mais maintenant, il est temps pour moi de jouer "live", ça ne se fera pas demain, je n’ai pas de musiciens ni rien, mais, avec autant de concentration que j’ai réécouté tout ce matériel sonore, je me concentre désormais à travailler sur disons une incarnation… ".
Une "incarnation" : ce qui signifie, pour Page, remonter sur scène avec une formation hommage à Led Zeppelin, mais sans le reste du groupe encore en vie, dans un exercice un peu étrange de "Tribute Band" à lui-même. On compte sur Jimmy Page pour tirer son épingle du jeu et faire voler son Zeppelin encore longtemps.
► "Whole gotta love "
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