Labiche à la moulinette de Marthaler
"Das Weisse wom ei", pièce en allemand surtitré et français dépoussière pour mieux le servir le théâtre de Labiche, sa satyre bourgeoise du XIXème, ici pas de portes qui claquent, ni de tirades balancées à toute vitesse, Marthaler joue sur la lenteur et les accélérations, l'absurde, la grimace, le kitsch, le rapport au corps, on peut y voir une foule de clins d'œil, les Deschiens, Jacques Tati, les Monthy Python, Buster Keaton, voire même Luis Buñuel, le ridicule bascule dans la poésie, c'est chaque fois une performance.
Deux familles bourgeoises vont marier leurs enfants, Frédéric et Emeline, les rendez-vous officiels donnent lieu à une surenchère de vanités, de quiproquos, de maladresses. Il y'a des codes Chez Marthaler, récurrents, comme la lenteur, le jeu sans texte avec le corps, les expressions du visage, la musique et les petits détails qui apparaissent au gré des répétitions, comme la machine à ne pas ronfler, apportée un jour par le comédien Marc Bodnar, qui s’est retrouvée dans le spectacle.
"Une île de flottante" d'après Eugène Labiche, par Christoph Marthaler au théâtre de l'Odéon à Paris jusqu'au 29 mars .
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