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La troupe de la Comédie-Française joue "L'Opéra de quat'sous" au Festival d'Aix-en-Provence

Culture d'été nous emmène au Festival d'art lyrique d'Aix-en-Provence, où se produit pour la première fois la troupe de la Comédie-Française, dans "L'Opéra de Quat'sous" jusqu'au 24 juillet.
Article rédigé par franceinfo
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L'opéra de quat'sous mis en scène par Thomas Ostermeier au Festival d'Aix-en-Provence, juillet 2023 (©Jean-Louis Fernandez / coll.Comédie-Française)

Le Festival d'art lyrique d'Aix-en-Provence 2023 n'est pas l'endroit où on s'attend à voir débarquer la troupe de la Comédie-Française. Pourtant, et c'est une première, le metteur en scène allemand Thomas Ostermeier la dirige dans L'Opéra de quat'sous de Bertolt Brecht et Kurt Weill, jusqu'au 24 juillet. Ambiance cabaret inédite dans ce lieu habitué à Mozart et Wagner.

Le communisme avant Karl Marx

L'Opéra de quat'sous, créé en 1928 à Berlin, traduit dans 18 langues, est une machine à tubes. On a tous en tête ces airs canailles qui racontent l'apogée et la chute de Mackie, parrain meurtrier et séducteur dans les bas-fonds de Londres. Peachum, le roi des mendiants, Tiger Brown, le flic ripou, Celia, Polly, Jenny, des personnages gouailleurs qui régalent la troupe du Français.

Mais Thomas Ostermeier rappelle que la pièce chantée est aussi politique : "Brecht, à l'époque où il écrit, n'a pas encore lu Le Capital de Karl Marx, donc il n'était pas encore un vrai communiste, et c'est ça qui m'intéresse, parce qu'on se retrouve dans une situation assez similaire. Des grandes fortunes et une grande partie très pauvre dans le monde entier, on n'a toujours pas de réponse pour résoudre cette situation-là."

Micros posés en bord de scènes, costumes à paillettes, images projetées, la mise en scène repose avant tout sur les interprètes. Surprise pour le public aixois, il y a beaucoup plus de théâtre que de chant et même si à la Comédie-Française, on est censé savoir tout faire, certains, ou plutôt certaines, s'en sortent mieux que d'autres. Dans le rôle de la prostituée Jenny, Elsa Lepoivre communique son bonheur de chanter : "C'est assez fou pour nous d'être ici, quand on sait que la symbolique d'ici, c'est l'art lyrique. Le petit challenge, c'est de ne pas perdre de vue l'orchestre. D'ailleurs, pour Thomas, c'était important que les choses se racontent de manière assez ludique, que les chansons ne soient pas là pour dire plus, mais pour dire autrement."

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