"Hirundo", Dominique Dalcan
Comme dans toutes les photos de famille, on trouve un cousin
ou un oncle solitaire et voyageur : Dominique Dalcan c'est un peu ça, un
baroudeur dont on suit les pérégrinations musicales de loin en loin depuis près
de 20 ans. Démarré dans les balbutiements de la French Touch, son chemin est
passé par la pop FM, la musique brésilienne, les musiques de film ou la musique
électronique sous pseudo (Snooze). Même si Dalcan a donné peu de nouvelles ces
dernières années, on savait que ces migrations au long cours nous réservaient de
belles cartes postales sonores. Hirundo (le nom latin de l'hirondelle) en est
une jolie preuve.
Un disque de rescapé
Hirundo aurait bien pu ne jamais voir le jour, puisqu'en
2006, le coeur sensible de ce grand gaillard chauve a bien failli lâcher. Même
avant son infarctus, cet artiste, pétri de questions souvent sans réponses,
avoue avoir eu un passage à vide, s'être égaré, éloigné de la musique, pour se
lancer dans la cuisine. Paradoxalement, après avoir failli y passer, tout est
redevenu très clair. Dominique Dalcan confie avoir eu besoin de ce retour à la
musique, en privilégiant presque, pour une fois, le fond à la forme : des
morceaux-témoignages qui racontent un retour à la vie, au plaisir, à l'envie.
Ironie du sort, Dalcan, qui compte plus de 20 ans de
carrière au compteur, considère presque ce disque comme un premier album.
Apparu sur les ondes dans les années 90, ce chanteur à fleur de peau a eu
beaucoup de mal avec le coté commercial, inévitable, de l'industrie musicale.
Après quelques tours à la télé pour chanter ses titres, il a décidé d'aller
voir ailleurs, là où sa curiosité le menait, quitte à se perdre un peu en
route. A l'évidence, Dalcan a toujours eu du mal avec les formats. Ses nouveaux
titres gorgés d'air et de lumière nous le rappellent : il n'en est que
plus précieux.
Dominique Dalcan, Hirundo (Pias), sera au Café de la Danse, à Paris, le 31 mars 2014.
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