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"Eastern Boys", de Robin Campillo

Le réalisateur du film les Revenants (qui a inspiré la célèbre série télé) revient 10 ans après, avec un projet à mi-chemin entre le drame sentimental et le thriller psychologique. On ne peut être qu'admiratif de l'audace de Robin Campillo qui réussit la prouesse d'aborder en deux heures et quatre chapitres des thématiques sociétales aussi vastes et sensibles que l'immigration, la prostitution, et l'homosexualité, en prenant bien soin de pousser le spectateur dans ses retranchements éthiques.
Article rédigé par franceinfo
Radio France
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L'ambigüité plane sur Daniel le personnage central, interprété par Olivier Rabourdin. Dans une première séquence quasi documentaire tournée à la Gare du Nord à Paris, ce quinquagénaire manifestement assez aisé aborde Marek, un "Eastern boy", un gamin immigré d'Europe de l'Est . Il finit par l'inviter à le retrouver chez lui le lendemain sans s'imaginer que cette pulsion sexuelle va le mener tout droit dans un piège, orchestré par "Boss", le petit caïd de la bande.

En une minute, Daniel passe du statut de prédateur plus ou moins moral, à celui de victime impuissante d'un chantage et d'un cambriolage en règle. Une ambigüité palpable également dans la relation qu'il entretient par la suite avec Marek, mélange de domination et de romance.

Robin Campillo est un cinéaste un peu à part, discret, mais qui ne s'est pas tourné les pouces pour autant ces dix dernières années. C'est le scénariste et monteur fétiche de Laurent Cantet , on lui doit entre autres sa participation au scenario d'Entre Les Murs , Palme d'Or à Cannes en 2008. Cette finesse d'écriture, on la retrouve dans Eastern Boys , dans ces silences inquiétants et lourds de sens, dans cette mise en scène complètement hypnotisante.

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