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Culture d'été. "La bataille de Little Big Horn", du sculpteur sénégalais Ousmane Sow, à l'honneur à Montdauphin

"La Bataille de Little Bighorn", un ensemble de 35 sculptures, est installée depuis le 6 juillet dans le village fortifié de Mont-Dauphin, dans les Hautes-Alpes.

Article rédigé par franceinfo, Anne Chépeau
Radio France
Publié Mis à jour
Temps de lecture : 3min
Sitting Bull en prière accueille les visiteurs à l'entrée de l'exposition "La bataille de Little Big Horn". (ANNE CHEPEAU / RADIO FRANCE)

L'œuvre monumentale du sculpteur sénégalais Ousmane Sow revient en France. La Bataille de Little Bighorn, un ensemble de 35 sculptures, est installée depuis le 6 juillet dans le village fortifié de Mont-Dauphin, dans les Hautes-Alpes. Elle avait attiré trois millions de visiteurs en trois mois à Paris, lors de son installation en 1999 sur le pont des Arts. 

Le temps semble être suspendu dans cette place forte de Vauban, classée au patrimoine mondial de l'Unesco. Perché à 1 000 mètres d'altitude, ce village est niché au coeur d'un écrin naturel exceptionnel. C'est dans le comble de l'ancienne caserne Rochambeau, construite au XVIIIe siècle, que les sculptures d'Ousmane Sow, décédé en 2016, sont installées. 

Une adéquation entre le lieu et l'œuvre

Pour la veuve de l'artiste, Béatrice Soulé, le choix du lieu s'est imposé. "C'était une évidence pour moi qu'il fallait venir dans ce lieu. Maintenant que les œuvres sont installées, je me dis que c'était une intuition forte, mais juste." Elle estime que cette ancienne caserne correspond à l'œuvre, qui raconte la bataille de Little Bighorn opposant en 1876 les Indiens aux soldats du général Sculter. "C'est un fort militaire dans une nature magnifique. Or, les Indiens d'Amérique c'est aussi la protection de la nature donc cet espace est totalement adéquat." À tel point que l'œuvre y trouve un nouveau souffle. "Je l'ai redécouverte."

Il faut dire que l'architecture de la caserne, avec ses deux ailes, se prête parfaitement à l'œuvre d'Ousmane Sow, scindée entre la bataille d'un côté et la défaite de l'autre. "Quand on a dressé les chevaux et les personnages, j'ai tout de suite eu l'impression que le lieu attendait l'œuvre. Puis, plus on a avancé dans l'éclairage, plus je me suis dit que l'œuvre attendait le lieu aussi", explique Isabelle Fouilloy-Jullien, administratrice de la place forte de Mont-Dauphin.

Les sculptures sont installées au centre du comble, dans un jeu d'ombres et de lumières, sous la charpente en berceau du XIXe siècle, restaurée pour l'occasion. "On a une adéquation. Les matières et les nuances de couleurs vont parfaitement avec cette charpente et ce comble."

Il considérait les Indiens d'Amérique comme le peuple le plus proche des ethnies africaines.

Béatrice Soulé, veuve d'Ousmane Sow

à franceinfo

Les 24 personnages et 11 chevaux racontent une succession de scènes du combat au cours de ce qui a été la plus grande des victoires indiennes. "C'était très important pour lui que les hommes soient représentés dans leur fierté et leur dignité", explique Béatrice Soulé.

Les Indiens d'Amérique ont ainsi été une vraie source d'inspiration pour le plus célèbre sculpteur sénégalais : "Il les considérait comme le peuple le plus proche des ethnies africaines", se souvient Béatrice Soulé, évoquant des points communs "dans la spiritualité, la vénération du sorcier, le goût du maquillage..."

L’œuvre d’Ousmane Sow, si singulière, est installée pour dix ans dans ce lieu patrimonial unique.

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