Aurélien Bory explore l’"Espæce" mental de Georges Perec
Perec jonglait avec les mots, mettait des mathématiques dans la littérature, le lire, c'est entrer dans une géométrie mentale. Le vide chez lui, c'était la perte de la mère, écrire, laisser une trace. Obsédé par Perec, Aurélien Bory invente ce mot "Espæce", inspiré du livre "espèces d'espaces". Sur l'espace de la scène évolue l'espèce humaine faite de cinq interprètes: un danseur, deux circassiens, une chanteuse et l'inclassable Olivier Martin-Salvan qui sait tout faire. Dans ce spectacle, il ne faut pas chercher à comprendre, mais se laisser porter, ressentir, comme un voyage dans le cerveau de l'écrivain. Sur scène, un seul décor: la reproduction du mur du fond, pliable, montée sur roulettes, qui évolue comme le cadre flottant de nos vies.
Forcément avec ce décor monumental, il y'a quelques répétitions dans "Espæce", mais la poésie qui se dégage de cet étrange ballet nous touche. Dans les liens pas toujours faciles entre scène et littérature, il est rare de visualiser aussi clairement l'univers mental d'un écrivain.
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