"Americanah" : le rêve africain de Chimananda Ngozi Adichie

C’est un vent bienfaiteur qui souffle sur la littérature mondiale, l'année dernière à la rentrée de septembre on a beaucoup parlé de Taye Selasi, comme elle, Chimananda Ngozi Adichie est jeune, brillante, décomplexée, "Americanah" s’est déjà vendu à plus de 500.000 exemplaires dans les pays anglo-saxons.

Americanah, pour le rêve américain, mais ici, il est question de retour au pays.  Ifemelu, qui ressemble beaucoup à l'auteur, part faire ses études aux États-Unis, elle y réussit, mais elle choisit, par goût, envie tout simplement, pas du tout comme un échec, de rentrer au Nigéria. C'est un roman fleuve, à la fois une très belle histoire d'amour, un regard aiguisé sur ce pays très dynamique où il n'y a pas que Boko Haram et une réflexion drôle et engagée sur le fait d'être noire et africaine aux USA, c'est en Amérique que son personnage se sent vraiment noire et Chimananda fait très sérieusement de la question capillaire, une question politique.  "Si Michelle Obama n’avait pas les cheveux lisses, Barack Obama n’aurait pas gagné les élections " pense Chimananda Ngozi Adichie. D’Angela Davis à aujourd’hui, assumer la coiffure afro est un acte politique. Quand Ifemelu rentre au Nigéria,  ni angélisme, ni misérabilisme, elle est sans pitié pour toutes ces femmes, très matérialistes qui sont obsédées par le mariage.

L’auteur est dans son époque, son souffle romanesque se nourrit d’une désir d’épanouissement qu’elle souhaite à toutes les femmes africaines.

 "Americanah" de Chimananda Ngozi Adichie c'est chez Gallimard.