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Volodymir, le retraité de la place Maïdan

21 février 2014. Place Maïdan, à Kiev. Au lendemain d'affrontements très violents, qui coûtent la vie à 47 opposants au régime, c'est un jour de deuil en Ukraine. Les manifestants font défiler les cercueils des victimes sur la place.
Article rédigé par Sébastien Baer
Radio France
Publié Mis à jour
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  (Aujourd'hui, Volodimir est plutôt optimiste quand à l'avenir de l'Ukraine. © Radio France)

Dans la foule, Volodymir, un habitant de Kiev. "Ce sont des garçons très jeunes, le plus jeune avait 19 ans. C'est l'avenir de l'Ukraine qui a péri ici pour la démocratie. On aurait pu éviter ça si le gouvernement et notre parlement avaient travaillé comme il faut ".

 

Le lendemain de cette interview, le 22 février, un accord de sortie de crise est validé. La présidence ukrainienne annonce une élection anticipée et la formation d'un gouvernement d'unité nationale. Quelques heures plus tard, le président pro-russe, Viktor Ianoukovitch quitte Kiev. La présidentielle anticipée a lieu le 25 mai.

Le roi du chocolat Petro Porochenko est élu dès le premier tour. Dans les rues de Kiev, le calme est revenu et Volodymir savoure. "C'est paisible maintenant, on ne tire pas, il n'y a plus de grenade ou d'incendie. Maintenant, on cherche qui étaient les tireurs d'élite du côté du gouvernement ".

Vivres et vêtements chauds

 Régulièrement, Volodymir, qui vit dans la banlieue de Kiev, est venu place Maïdan prêter main forte aux insurgés. Il leur apportait des vivres, des vêtements chauds et versait aussi un peu d'argent puisé sur sa modeste pension.

 

Aujourd'hui, le calme est revenu à Kiev mais Volodymir s'inquiète de la situation à l'est. "L'Europe ne s'en est peut-être pas encore rendue compte mais nous vivons ici le début de la 3e ou 4e guerre mondiale avec des nouveaux procédés. Les armes les plus redoutables sont les moyens énergétiques : le gaz, le pétrole et l'informatique ."

Optimiste

 Volodymir juge positive l'élection de Petro Porochenko, le nouveau président ukrainien. "C'est un très bon signe car il n'est d'aucun bord politique, il a fait son chemin seul, sans voler, sans tromper les gens ." Le retraité est désormais optimiste quant à l'avenir de l'Ukraine. "On a eu un soutien inconditionnel du monde occidental, de l'Europe et des Etats-Unis. L'Europe a réalisé le danger que représente la Russie sous Poutine ."

 

Fin juin, Kiev s'est encore un peu plus tourné vers l'Ouest, avec la signature d'un accord commercial avec l'Union européenne. Mais le pays reste déchiré. A l'Est, chez les séparatistes, les insurgés pro-russes, des affrontements ont lieu presque tous les jours.

 

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