Que devient Pierre Le Ménahes ?
C'était le 25 janvier 2010. Pierre Le Ménahes délégué CGT des Fonderies de Bretagne était apparu très combatif pas du tout impressionné par le président de la République.
C'est aujourd'hui un jeune retraité de 56 ans
Parti prématurement à la retraite parce qu'exposé pendant plus de 30 ans à l'amiante. Un départ anticipé qui lui coûte de l'argent 300 à 400 euros par mois. Il gagne actuellement 440 euros.
"Mes enfants sont grands ils gagnent leur vie. J'ai donc pu me permettre ce que d'autres ne peuvent pas "
Voila pour sa situation professionnelle. Il fait maintenant de la politique au NPA d'Olivier Besancenot. Il a été candidat aux dernières européennes dans la circonscription Ouest où il a recueilli moins de 0,5 % des voix . 12 mille électeurs, c'est tout !
Pierre Le Ménahes était semble-t-il plus efficace dans le syndicalisme ouvrier qu'en politique. Il a d'ailleurs conservé des relations avec ses anciens collègues de la Fonderie de Bretagne dans le Morbihan où il travaillait et où il a mené des combats acharnés. Notamment en 2009 pendant des mois pour éviter la fermeture de l'usine. Pierre Le Ménahaes et ses camarades ne rechignaient pas à organiser quelques manifestation musclées. Même la CGT, son syndicat paraissait embarrassé. Pierre Le Ménahaes et ses camarades se retrouvent encore tous les vendredis soir pour évoquer les souvenirs, mais aussi pour parler d'avenir.
Son grand fait d'armes, pour le grand public en tout cas, ça reste cette intervention à la télévision face à Nicolas Sarkozy . Etonné encore aujourd'hui d'être interpellé et félicité pour cette intervention. Impressionné par l'impact médiatique de sa sortie. Les anti-sarkozistes les plus virulents de l'époque avait trouvé le temps d'un soir un porte-parole. Il avait même été sollicité dans la foulée par un éditeur. Un livre est sorti "La France d'en bas face à Nicolas Sarkozy" vendu à 3.000 exemplaires.
Un diner de con
Et la résistance du bonhomme n'était pas une posture. Il avait dans la foulée refuser une invitation formelle de l'Elysée avec cette phrase.
"Cette invitation me fait penser à un diner de con "
Aujourd'hui, son indignation reste la même. François Hollande n'a pas plus grâce à ses yeux que son prédécesseur. Pour lui, ils ont tous les deux dupés les Français.
"Hollande ? C'est une énorme déception. Plus que je ne pensais. Face à lui, je serai comme en 2010 face à Sarkozy : spontanée, je n'étais pas impressionné. [...] Les politiques, il faut les remuer pour les sortir de leur numéro de compassion programmée ."
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