Que devient Jean-Pierre Masseret, le frondeur du Parti socialiste ?
Au second tour, c'est finalement le candidat de la droite, Philippe Richert, qui l'emporte, devant le Front national. Jean-Pierre Masseret termine troisième, avec un peu plus de 17% des suffrages. Pour le candidat socialiste, l'honneur est sauf. Son maintien n'a finalement pas offert la victoire au Front national dans la région. Huit mois plus tard, Jean-Pierre Masseret siège dans l'opposition au conseil régional.
Papy fait de la résistance
Jean-Pierre Masseret conserve un souvenir douloureux de cet entre-deux-tours. "Cela a été un moment difficile. Je mets de côté les accusations du type ‘vieux con, papy fait de la résistance ou collabo’, c’était tellement grossier. Par contre, les sous-entendus sur une espèce d’absence de fibre démocratique, ça ne m’a pas fait plaisir. En plus ma carrière politique ne permet pas ce genre de jugement, c’est clair. On m’a dit aussi que, comme le grand maître des Templiers, pendant trois générations, mes descendants seraient condamnés. Il a fallu passer ce cap difficile".
Honneur sauf
Fort heureusement pour Jean-Pierre Masseret, c’est le candidat de la droite qui l’a emporté au second tour. C’est paradoxal à écrire mais ce fut une chance pour Jean-Pierre Masseret qui s’attendait au pire en cas de victoire du candidat frontiste, Florian Philippot. "A mon avis, j’aurais dû numéroter mes abattis, cela aurait été assez tragique, même pour moi moralement" confie Jean-Pierre Masseret. "J’ai fait le calcul que je n’enlevais aucune voix à Richert" . (ndlr : Philippe Richert, candidat de la droite et du centre, vainqueur des élections régionales dans le Grand Est).
Bonne stratégie
Les pressions n’ont pas eu raison de la volonté de Jean-Pierre Masseret. Bien au contraire. "Cela m’a renforcé dans ma détermination et dans le sentiment que je n’étais pas à côté de la plaque". Jean-Pierre Masseret met à profit l’été pour rédiger un petit ouvrage qui narre son expérience. "Cela s’appellera peut-être ‘Jean-Pierre, arrête cette connerie’, comme le texto que m’a envoyé Manuel Valls", ironise l’ancien candidat PS aux régionales. Le Parti socialiste a tiré les leçons de cet entre-deux-tours mouvementé dans la région Grand Est. Le parti va donner des consignes claires avant les législatives de l'année prochaine : tous les candidats socialistes devront s'engager à se retirer en cas de risque de victoire du Front national.
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