Mikaël, ex-Bonnet rouge : la vie à une main
A sa sortie de l'hôpital de Brest, il laisse son père prendre la parole. "Mon fils a ramassé cette grenade qui n'explosait pas, il voulait protéger une famille dans son dos et ses copains qui l'entouraient. Et malheureusement, elle lui a explosé dans les mains et mon fils n'a plus sa main. L'emploi de fumigènes aurait largement suffi, surtout que eux n'avaient que des œufs dans les mains ".
Neuf mois après son accident, Mikaël attend d'avoir rassemblé suffisamment de dons pour financer sa prothèse. L'ancien carrossier, qui ne peut plus conduire, est au chômage. Il a porté plainte contre les autorités pour usage disproportionné de la force. Et surtout, il a dû apprendre à vivre, sans sa main droite. "J'avais peur de la réaction de ma fille, de mon amie et de mes proches. Cela a été un peu dur au départ. Mais il n'y a pas le choix, il faut avancer ".
"J’ai reçu des dons, même de la Chine et de l’Angleterre"
Mikaël Cueff a perdu son travail car il ne peut plus conduire. Il vit avec 600 euros mensuels auxquels il faut retrancher 420 euros de loyer. Pas évident mais Mikaël préfère retenir l'élan de solidarité. "De toute la France et du monde entier, j'ai reçu des dons, même de la Chine et de l'Angleterre. J'ai récolté une belle somme pour pouvoir acheter une prothèse qui vaut plus de 60.000 euros. Cela va me changer la vie car elle me permettra de faire 75% de ce que je faisais avant ."
Depuis son accident, Mikaël Cueff a pris ses distances avec le mouvement des Bonnets rouges. "Certaines personnes se sont radicalisées, ce n'est plus le même esprit qu'au départ quand on se battait pour les routes gratuites en Bretagne et contre le dumping social et la fermeture des entreprises. Il y a eu des débordements et on n'en veut pas ".
Prochaine étape pour Mikaël : retrouver un travail. "J'ai dit que je ne resterai pas un an sans rien faire à la maison " sourit le jeune homme, qui a déjà reçu plusieurs propositions d'emploi. Cinq jours après l'accident qui a fait perdre à Mikaël sa main droite, le portique écotaxe de Pont-de-Buis a été démonté. Les députés, eux, ont voté un nouveau dispositif qui remplacera l'écotaxe par un péage de transit poids lourds, à partir du 1er janvier.
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